Représentant un peu plus de 60% de la population globale de la commune, la jeunesse de la commune d’Ahnif, à l’instar des autres localités limitrophes, souffre énormément sur tous les plans…
N’étant pas pris en charge sur le plan de l’emploi la majorité de cette tranche juvénile se retrouve dès le début de la journée à prendre place dans un des cafés de la localité, dont le plus fréquenté reste celui situé à l’entrée de la commune, soit en train de siroter un café pour les plus fortunés, soit ils voient le temps passé dans le seul paysage qui leur est présenté (gratuitement cette fois-ci) : la fameuse RN 5 qui traverse et scinde la commune en deux parties distinctes…
Les seules entreprises présentes au niveau de la localité, qui peuvent leur donner un brin d’espoir de sortir de la torpeur et de l’ennui sont l’entreprise chinoise (chargée de réaliser une tranche de l’autoroute) et une autre algéro-française (production deplâtre médical) mais non sans grandes difficultés et ne peuvent satisfaire toute la demande. Sinon, c’est la grande attente dans l’oisiveté et un chômage perpétuels qui pousse par voie de conséquences à des réflexions souvent non sans grandes répercussions sociales, voire très nuisibles…
Il faut tout simplement regarder la hausse des actes de vol et de banditisme outre le fait de s’adonner à une consommation quasi effarante des différentes drogues par toute une jeunesse sans distinctions d’âge ou de couches sociales.
Aux questions.
Comment résoudront-ils ces multiples difficultés auxquelles ils sont affrontés quotidiennement ? Ou comment tout simplement voient-ils leur avenir ?
Les réponses reçues sont diverses et différentes et des fois complexes à saisir. Les réponses les plus fréquentes sont : “C’est prendre ses affaires et partir sans retour. Les harragas sont un exemple très illistratif de ce malaise. Ce n’est par un hasard si la discussion qui revient à longueur de journée porte sur les procédures de se procurer des visas même au prix fort, et les cas des personnes ayant réussi restent des rêves continuels… Sinon pour certains “attendre un peu que les choses peut-être changeront”, pour les autres rester sous la coupe des parents en attendant des jours meilleurs” et pas mal de réponses qui nécessitent même une étude sociologique.
Mais une chose est certaine : le pessimisme reste de rigueur et l’optimisme n’est pas pour demain et ne se voit même pas dans les yeux profonds de cette innocente jeunesse qui mérite mieux que d’être défaite pour une longue durée.
Messaâd Kaci
