Aha, debout !

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Tohu-bohu dans la tête du grand-père Dezdeg. Jusqu’à la révolution juvénile de Mina, allagh-is arrivait tant bien que mal à contrôler la situation : repérer, identifier, analyser et puis prévenir le cours des événements.

Depuis l’imprévisible et troublante sortie du délégué des ârchs Iboudraren soutenant la mandature tis-tlata, voire tis-plus l’infini, n berzidan, i3req-as cdeh i le vieux de la vieille. Il ne sait plus où donner de la tête : se concentrer sur la mise en œuvre du document de la République des Aït R’gad, botter les fesses de Lamine Les Deux Poils et de Mamou De la Croix, donner un coup de pouce au soulèvement acnéique, dénicher la première dame de la République des Aït R’gad, s’opposer au formatage de la Constitution…? Il ne sait plus. Macci d yiwet. Il est cependant sûr d’une chose dont il n’arrive pas à mesurer l’intensité de la déflagration : kra yettenfufud am tmest ddaw ighighden. D acu-t, d acu-t ?

Dezdeg traîne ses soixante-quinze jusqu’au canapé douillet, s’y affale am tkemuct n yeghsan, sort sa corne n cemma n nghid et laisse échapper : «ruh ay a3rab ar tafsut ad tecced jaja!». Mina vient s’asseoir à ses côtés :

– Amek akka a jeddi ? Tu m’as l’air inquiet. C’est le icmiqnat ?

– D icmiqnat et plus ! lukan macci d le diabète, je boirais alama nnigh-as i la Constitution ssek, ad tt-ghilegh d axerfi.

– A ce point jeddi ! Cela doit être plus grave que je ne le pensais. L’envie de noyer son chagrin deg lalkul ne peut être justifiée que par une histoire de cœur. Elle s’appelle comment ? Elle est d’où ?…

– (Eclat de rire), tu penses qu’à mon âge…

– Mais l’amour n’a pas d’âge.

– Tu te trompes Mina. Ce sont les amourettes qui n’ont pas d’âge. Tu comprendras tout ça plus tard.

– D acu ihi k-yughen ?

– D tamurt-agi ! Ahder negh qim, tugi ad terfed s yiri.

– Mais tout ça tebnid fell-as. En plus, c’est toi qui dit : Nukni netturebad-d i cwal.

– Dayen 3yiiiiiiigh !

– Ne3ya tous et c’est normal. Hader kan ad yekcem 3eggu tannumi.

Cette dernière phrase fait tressauter le vieux Dezdeg. Il fixe Mina des yeux et la serre contre sa poitrine, avant de l’inviter : «Aha debout ! Beaucoup de travail nous attend Mina»

*Ay asmi yidnegh tedra

Am tejlabt izamaren

Kkan-d akk s-ya w s-ya

Qwan skud mlalen

Mi d-yekcem wuccen di ttnasfa

Mkul yiwen anda yerra

Ur ksan, ur d-ughalen

T.ould Amar

[email protected]

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