Attentat suicide contre la BMPJ de Thénia

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Le centre-ville de Thénia, 10 km à l’est de Boumerdès, a vécu, hier matin, un climat de psychose générale à la suite d’un attentat kamikaze ayant ciblé le siège de la BMPJ avec un bilan lourd de trois (03) morts et 42 blessés, dont deux grièvement.

L’ex-Ménerville, plutôt connue en Kabylie sous le nom de Tizi-Naït Aïcha, vient donc d’être, elle aussi, le théâtre de l’une des répliques du scénario du 11 avril 2007, date de l’attentat suicide contre le palais du Gouvernement où une quarantaine de morts ont été recensés.

Il était 6h20, hier mardi, lorsque une voiture explosa à quelques mètres du siège de la Police judiciaire de la localité précitée.

Le kamikaze dont le sexe n’est pas encore connu à l’heure où nous mettons sous presse a emprunté, à bord d’un fourgon dit-on, une ruelle adjacente qui n’est autre qu’un petit passage entre deux maisonnettes en cours de reconstruction post-séisme.

Un policier en faction a eu le reflexe de tirer, sur la voiture qui fonçait sur la dite structure sécuritaire. Mais ce fut trop tard. Le véhicule piégé explosa au moment où quelqu’un lançait le cri d’Allah Akbar, selon des témoins. Certains attribuent ledit attentat suicide à une femme emmitouflée dans un hidjab. Mais cette information n’a pas été confirmée.

Des citoyens sont accourus de tous les quartiers pour secourir les victimes, alors qu’on entendait sans cesse le ululement des voitures de police et de la Protection civile. On dénombrait alors, la mort de la sentinelle dans son acte de bravoure et un autre civil répondant au nom de Hamadache Ali.

Un second policier, mortellement atteint par les éclats de la bombe, succombera peu après à ses blessures, alors qu’un troisième est dans un état comateux, transférés vers les structures sécuritaire avoisinantes, près de 40 blessés ont recu les soins appropriés, a-t-on assuré.

Le centre urbain de Thénia offrait hier en milieu de journée un spectacle de désolation.

La forte explosion entendue à 10 km à la ronde a pratiquement rasé le siège de la BMPJ, l’agence postale des PTT et pas moins de six habitations voisines, notamment celles des familles de Hamadache, Bourahla, Triaki et Allalou. Stationnées juste à côté, plusieurs voitures entre autres une Nissan de la police ont été pulvérisées. Une épaisse fumée obscurcissait le ciel de l’ex-Ménervelle dont les immeubles de l’avenue principale ont été balayées par le séisme du 21 mai 2003. “Cette bombe a achevé de détruire le reliquat du cataclysme” lance une dame outrée par la recrudescence du terrorisme.

Il y’a presque un mois, un attentat kamikaze avait ciblé le commissariat de Naciria, toujours à l’est de Boumerdès, avec un bilan de 3 morts et 2 blessés graves.

Dans l’intermède, les forces combinées de sécurité ont pu resserrer l’étau sur les hordes islamistes armées notamment dans les maquis où quatre terroriste ont été neutralisés. Mais des éléments des réseaux de l’ex-GSPC attendaient leur tour pour planifier à la moindre occasion des coups spectaculaires comme celui d’hier.

C’est encore une fois l’œuvre de terroristes formés, semble-t-il dans les cercles des salafistes qui pullulent encore. Quotidiennement, depuis quelque temps, de gros moyens sont utilisés par les forces de sécurité pour débusquer ces barbares avides de sang.

Salim Haddou

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