Fuite des cerveaux : la saignée continue

Partager

Devant la situation catastrophique des diplômés algériens, après un cursus universitaire allant du bon pour les uns à l’excellent pour les autres. L’Etat ne se souciant guère de cette élite, qui ne voit d’avenir qu’à l’étranger. A part quelques postes de pré-emploi offerts aux plus chanceux d’entre eux, avec un salaire dérisoire de 4 500 DA mensuel.

Le Centre culturel français, CCF, reste la seule porte ouverte pour l’élite algérienne pour tenter de  » sauver sa peau  » et réaliser ce qui est considéré comme moyen de survie sous des cieux plus cléments, vu que chez nous, cela demeure un rêve.

Ce rêve n’est qu’un poste de travail stable, décent répondant à l’attente logique d’un ingénieur, licencié ou autres diplômés. Cet organisme profite de la situation de faiblesse de notre élite, et applique les directives du Président français Nicolas Sarkozy, concernant la politique de l’immigration choisie et a mis en place une stratégie visant à appauvrir davantage nos chômeurs.

Des procédures draconiennes sont imposées aux postulants. A commencer par une inscription via internet coûtant 1 500 DA, pour disent-ils, avoir accès à un identifiant qui sera la clé de tout postulant à l’immigration, durant tout son parcours. Ajouter à cela, les frais d’un test linguistique TCF, s’élèvant à 5 000 DA, et au final et si toutefois le candidat réussit à arracher son examen, il doit payer la somme de 2 500 DA, pour un entretien avec un jury qui décidera de son accord ou non à l’immigration. Un jeune pharmacien trouvé sur place avec quelque 300 personnes, nous a déclaré  » je suis prêt à payer dix fois plus, si c’est le prix pour quitter ce pays  » et d’ajouter  » je suis pharmacien depuis 3 ans, j’ai travaillé comme vendeur dans une officine pour un salaire de 10 000 DA par mois, et vous voulez que je reste ! « .

A son tour une femme ingénieur manifestera son ras-le-bol en déclarant  » je me suis fait exploiter par un bureau d’étude pendant 2 ans, ça suffit !!! « . Un juriste criera son amertume en lançant à notre adresse,

 » j’ai travaillé comme un misérable vendeur dans un magasin de chaussures de 8h à 18h pour 8 000 DA par mois, pis encore chez un patron ingrat, vous pensez qu’on mérite ce dénigrement ? Jamais ! « . Des témoignages plus choquants les uns que les autres, illustrant un malaise et une souffrance au quotidien.

Voilà le sort réservé à une élite dans le pays des 100 milliards de dollars de réserve de change, un pays qui voue à la damnation sa matière grise, un pays qui brade son élite, sans se soucier des retombées fâcheuses qui se répercutent sur l’Algérie. Heureuse la France qui les accueille.

L. M.

Partager