La deuxième journée du colloque international sur les migrations algériennes vers l’étranger s’est poursuivie, hier, par des travaux en ateliers traitant des nouveaux espaces des migrations algériennes ainsi que des difficultés de connaissance et des mesures de migrations algériennes récentes. En effet, tous les intervenants étaient unanimes pour déclarer que les données statistiques fiables autour de la présence algérienne à l’étranger font réellement défaut et que les pouvoirs publics doivent prendre ce volet en charge. L’absence d’outils de mesures et d’instruments scientifiques permettant l’identification des flux de l’émigration rend impossible toute action politique.En ce sens, M.Hamadouche de l’université d’Alger a déploré le manque de visibilité politique et d’un plan général d’action. Il souhaiterait que l’organisation de ce colloque, en collaboration avec la commission des affaires étrangères du Conseil de la Nation, permettra de donner aux politiciens en mettant à leur disposition des données et des thèses scientifiques de démarrer sur de bonnes bases et d’adopter une stratégie transparente sur l’émigration.Les chiffres avancés par la commission des A.E et faisant état de plus d’un million et demi de ressortissants algériens enregistrés dans les consulats ouverts dans différentes régions du monde sont loin de refléter la réalité de l’émigration algérienne et de dévoiler toutes les vérités sur ce phénomène planétaire qu’est la mobilité migratoire.D’autant plus que ce chiffre n’inclut ni les binationaux, ni les sans-papier et lorsque l’on sait que c’est cette tranche, justement, qui fait l’essentiel des rangs des émigrés algériens, on se pose réellement des questions sur la fiabilité et l’intérêt des statistiques officielles. Un responsable de l’Office national des statistiques (ONS) nous déclarera également que les statistiques ne sont pas disponibles car c’est une affaire très complexe, elle nécessitera l’implication des différents secteurs et départements interministériels et affirmera que ces chiffres doivent être fournis par les autorités étrangères.
H. Hayet
