La mise en œuvre de la circulaire du ministre de l’Education nationale au sujet du suivi et des cours de soutien pour les élèves des classes d’examen est lancée progressivement dans les collèges et les lycées de la région de Draâ El Mizan. Celle-ci stipule d’aider cette catégorie d’élèves en lui dispensant des cours de soutien selon leur volonté. Malheureusement, son application sur le terrain est en butte à des problèmes. “Pour les après-midi des lundis, c’est possible. Mais, pour les jeudis, c’est vraiment un grand problème. Je n’arrive pas à convaincre des enseignants de venir travailler les après-midi du jeudi”, nous a confié sous couvert de l’anonymat un directeur de collège. En effet, cette difficulté est rencontrée aussi chez les élèves. “Forcer tous les élèves à venir, cela ne répond pas à la lettre de la circulaire. Alors que leur laisser le choix : cela devient une anarchie”, a ajouté notre premier interlocuteur. Du côté des enseignants, cela est anti-pédagogique. “Nous ne savons pas comment un élève va travailler toute la semaine de huit heures jusqu’ à dix-sept heures et lui demander de venir aussi les jeudis et les lundis après-midi. Est-ce vraiment la manière la plus idoine pour avoir des résultats ?”, s’interroge un enseignant du moyen. Si la circulaire stipule que les enseignants n’ayant pas atteint leur volume horaire devraient faire des heures supplémentaires, pour les autres il est dit de payer des heures supplémentaires au-delà des vingt-deux heures, ce n’est pas clair. “D’habitude, rares sont les fois où les heures supplémentaires que nous avons accomplies étaient réglées, je ne crois pas que ces heures qu’on nous demande le seraient. Et puis, n’oubliez pas que cette nouvelle méthode d’approche par compétences exige de nous beaucoup de temps, nous ne savons plus sur quel pied danser. C’est fatiguant”, dira un enseignant à ce sujet. En tout cas, même si les directeurs essaient d’appliquer cette circulaire, de nombreuses difficultés surgissent au tournant. Pour les études surveillées qui seraient assurées par des jeunes dans le cadre du pré-emploi, elles ne sont toujours pas lancées. Leur mise en œuvre rencontrerait d’autres problèmes, notamment sur le plan de l’organisation. “Nous n’avons pas les moyens d’ouvrir notre collège après cinq heures. Déjà, nous manquons de personnel. Et puis, il ne faut pas oublier l’insécurité qui règne dans cette localité”, a précisé un chef d’établissement dans une zone rurale.
Amar Ouramdane
