La Fonction publique de nouveau paralysée ?

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L’ébullition née sur le front social depuis le début de l’année en cours risque de prendre des proportions préoccupantes. Une paralysie totale du secteur et pendant plusieurs jours n’est pas à écarter. Les grèves répétitives dans les différents secteurs de la Fonction publique exigent une prise en charge imminente des doléances des fonctionnaires, que d’aucuns jugent par ailleurs légitimes.

La Coordination autonome des syndicats de la Fonction publique part en rangs serrés pour un débrayage de trois jours, dont l’annonce a été faite depuis plusieurs jours. Pour ces syndicats, la situation que vivent les travailleurs du secteur public appelle à la mobilisation des travailleurs. La sourde oreille des pouvoirs publics quant aux revendications des fonctionnaires, les tentatives de faire diversion sur le mouvement de grève appellent aussi à une mobilisation massive, soulignent les syndicalistes prenant part à ce débrayage. Ils ajoutent qu’un rassemblements devant le palais du Gouvernement est prévu le troisième et dernier jour de la grève.

Ils revendiquent, entre autres, une revalorisation conséquentes des salaires, afin, d’assurer une vie décente aux travailleurs. L’Intersyndicale, un ennemi coriace de la nouvelle grille des salaires, compte peser de tout son poids dans le débat social. Après la première grève, largement suivie, du mois écoulé, celle d’aujourd’hui confirmera, de fait, la masse ouvrière que réunit l’Intersyndicale ainsi que le statut de partenaire social que les autorités concernées tentent d’ignorer vaille que vaille.

Ces mouvements répétés dans le secteur public est la preuve du ras-le-bol de la dégradation inquiétante des conditions de vie d’un large pan de la société.

Après celle des lycéens des classes de terminale, les dockers ont aussi menacé de bouder leur poste. Le week-end passé, voici pour cette semaine un large mouvement de protestation, prend effet, à partir d’aujourd’hui. Ces trois jours de grève dans la Fonction publique est une  » exigence  » d’une négociation sérieuse avec l’Exécutif. Par ailleurs, ces mêmes syndicats s’élèvent contre le projet des statuts particuliers, notamment ceux de l’éducation qu’ils qualifient d’injustes.

Digromed, les travailleurs de la société publique de distribution de produits parapharmaceutiques ont observé hier une journée de protestation, contre les atermoiements dans le versement des salaires. Les ajournements de l’application du protocole d’accord, l’éclaircissement de la situation de privatisation ainsi que la reprise des de leur unité par les salariés intéressés.

Le mouvement lancé aujourd’hui n’est pas resté confiné dans l’ancienne logique d’agitation de conjoncture, affirment les syndicalistes. Il est, par contre, une suite de toutes les actions entreprises ultérieurement par les salariés. Le soutien d’organisation étrangère à ce mouvement comme l’Internationale des services publics, (ISP), l’Organisation démocratique du travail au Maroc, (ODT) ne serait pas sans conséquences positives sur ce mouvement initié par des syndicats autonomes ignorés des années durant par les gouvernements successifs.

Notons aussi que les paramédicaux apportent aussi leur soutien et leur adhésion au débrayage. Une manière pour les syndicats algériens d’accorder leur violon dans l’objectif est de faire aboutir des revendications imposées par une situation vécue communément.

Mohamed Mouloudj

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