Exposition-vente d’œuvres d’art contemporain

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Ils se sont constitués en un collectif d’artistes loin des autorités compétentes et sans l’aide de quiconque, avec comme seul moyen leur volonté de présenter au public leurs produits artistiques, fruits de longues années de travail. En effet, c’est dans un rez-de-chaussée d’un immeuble situé à Daouadji au centre ville de Béjaïa que ces derniers ont choisi pour exposer une dizaine de toiles, objets sculptés et pièces de bijoux kabyles et chaouis. l’exposition s’étalera du 2 au 20 de ce mois courant avec comme seul objectif celui de démontrer au grand public la valeur de ces produits artistiques et toutes les peines que ces derniers rencontrent dans l’exercice de ce noble métier, mais aussi de faire découvrir aux autres la richesse et la variété d’œuvres de l’art contemporain du patrimoine national. Et c’est la première du genre dans la wilaya de Béjaïa, apprend-on auprès de Ferhat, chargé de guider les visiteurs qui affluent en nombre important en cette matinée de mardi. Dans cette galerie, où les pièces sont présentées dans un décor sensationnel par tant de couleurs qui se dégagent des tableaux et autres pièces, l’on remarque, à première vue, la forte présence de la femme dans toutes les pièces, que ce soit dans les peintures que les doigts de Kati se sont ingéniés de produire ou dans les bijoux kabyles et chaouis présentés sous formes de cadres par l’artiste Sid Ahmed. Par la pratique d’une technique d’abstrait l’artiste démontre par là même “les différents visages que revit la femme kabyle pour faire face à son quotidien, fait de secousses psychologiques déstabilisantes et démontre aussi les harcèlements auxquels celle-ci fait face”, nous dit encore Ferhat. De l’autre côté de la galerie, on s’émerveille aussi de cette nuance entre les bijoux kabyles, chaoui et touaregs, lesquels se distinguent par sa matière noircie. Au milieu de cette salle où se mêle tout le génie de ces artistes avec les couleurs pour donner des formes géométriques à une matière première, plusieurs figurines témoignent d’un pan de l’histoire. Faites à base d’une matière tirée du palmier, une grande statue à sept têtes est le symbole de l’indépendance où chacune des têtes de la pièce représente une année de guerre, un moudjahid, et le tout symbolise sept années de misère et de pauvreté. Pas loin de cette sculpture de Kati, malheureusement absent durant toute l’exposition pour des raisons de santé, se trouvent d’autre formes, faites à base de palmier datant pour la plupart de 25 années, représentant une figure de Hannibal et l’autre de Yougourtha. De la même matière que les autres pièces, une grande statue géante est là pour accueillir les visiteurs. C’est une veuve d’un moudjahid, symbole d’un martyre, nous dit-on. Ouverte du matin au soir, la galerie fait découvrir une riche variété de l’art contemporain à des prix très étudiés. Avant de quitter ce hall, les artistes promettent d’autres expositions de ce genre, mais se désolent néanmoins de n’avoir reçu aucune aide de la part des autorités qu’ils ont sollicitées pour l’occasion. Une main forte qui leur serait certainement d’un grand appui. Une galerie à visiter sûrement.

F. Lahiani

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