l Prolongeant les précédentes mobilisations des enseignants dont celle du 12 janvier dernier, le mot d’ordre de grève nationale de trois jours lancé par l’Intersyndicale de la Fonction publique a particulièrement paralysé hier les lycées de Boumerdès.
Sur les 28 établissements secondaires de cette wilaya, 26 étaient en grève. Soit un taux de 90%, a-t-on précisé. A cela s’ajoute le débrayage des enseignants de certaines écoles primaires et collèges tant à Boudouaou qu’au chef-lieu du département précité.
Le mouvement enclenché suite à des liens tissés entre tous les fonctionnaires affiliés à des syndicats autonomes (Cnapest, Cla, Satef, Sntc, Ceca, Snpepm, Cnes) revendique notamment l’augmentation du point indiciaire, l’ouverture de négociations avec les pouvoirs publics concernant leur statut particulier et l’intégration des travailleurs associées ou vacataires.
Ladite contestation s’enracine dans le constat de leurs difficultés croissantes à assurer une vie décente pour leur famille.
“Le salaire des professeurs de Tunisie est trois fois supérieur au nôtre” s’exclame un professeur d’arabe qui pose, bien sûr, le problème de la baisse du pouvoir d’achat. Et sans le règlement de cette question, enchaîne-t-il, on ne peut espérer l’amélioration du rendement pédagogique.
Le thème de l’augmentation des salaires reste mobilisateur pour le corps enseignants dont l’exercice du métier nécessite l’achat des ouvrages et autres supports pédagogiques. Chose pratiquement impossible à l’heure actuelle, puisqu’on arrive difficilement à subvenir aux besoins de sa famille.
“Et l’on est motivé pour la grève, même si l’on risque de voir nos salaires ponctionnés,” lance un professeur d’économie dans un lycée du chef-lieu de wilaya.
Pratiquement à l’avant-garde de ce mouvement de protestation en cours, le Cnapest compte recourir à une grève illimitée au cas où le ministère de tutelle resterait insensible à leurs préoccupations. “Notre syndicat est bien ancré dans notre wilaya avec 900 adhérents sur 1 075 enseignants recensés,” jubile un responsable local du Cnapst
Salim Haddou