Empêchement du sit-in de l’intersyndicale

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Le sit-in devant la Chefferie du gouvernement tel que prévu par l’Intersyndicale de la Fonction publique (INFP) a été interdit, hier, par les forces de l’ordre. Venus des quatre coins du pays, les cadres syndicaux qui ont répondu à l’appel de l’intersyndicale se sont regroupés en dépit de l’opposition des policiers qui ont barricadé tous les chemins menant au Palais du gouvernement. Au troisième jour du débrayage qualifié par ses initiateurs « de grand succès », ces derniers, pour éviter le clash, ont opté pour un regroupement au niveau des escaliers de la rue « El-Idrissi », juste en face du Palais. « La police est au rendez-vous pour nous empêcher de rejoindre la Chefferie du gouvernement, c’est bien malheureux, alors qu’eux aussi sont de simples fonctionnaires », a lancé, d’un ton coléreux, une syndicaliste aux journalistes présents sur les lieux du premier regroupement à la placette de la Grande-Poste.

Les brigades anti-émeutes ont également été en force pour disperser la foule composée de plus de 200 personnes affiliées à l’Infp. Matraqués, bousculés et interdits d’entamer une marche « pacifique», les cadres syndicaux ont décidé d’accorder leur violon afin de faire aboutir leurs revendications. Pour calmer la foule, M. Nouar Larbi, coordinateur du Cnapest interviendra, pour rappeler les principales doléances socioprofessionnelles des travailleurs de la Fonction publique notamment, la révision de la nouvelle grille des salaires, l’amélioration du pouvoir d’achat, la révision des statuts particuliers et enfin, la réintégration des enseignants contractuels. Le représentant des fonctionnaires a réitéré son appel aux pouvoirs publics pour « ouvrir les portes d’un vrai, sérieux et responsable dialogue avec ses partenaires sociaux » et d’ajouter avec détermination que « nous poursuivrons notre action jusqu’à la satisfaction de nos revendications ». «On en a marre de la misère ! », « On en a marre d’être marginalisé, nous sommes des éducateurs et non pas des voleurs !», lui répondaient en écho la foule des protestataires. « L’avenir des élèves est condamné par l’instabilité des enseignants ! », « Halte à la pression ! », « Houkouma haggara !, ouladna harraga !»,… sont autant de slogans entonnés par les représentants des travailleurs de la Fonction publique. « Non aux fonctionnaires jetables ! », ont crié, de leur côté, les contractuels contestataires, tout en ajoutant indignés que « nous sommes des Algériens, nous demandons nos droits ! ». La foule des cadres syndicaux ont observé une minute de silence en hommage au feu syndicaliste, Osman Radouane.

Après quoi, il a été décidé par M. Nouar Larbi et M. Boukhetta du CLA de désigner une délégation pour transmettre la feuille de route des revendications, au Chef du gouvernement, mais après concertation ils ont finalement refusé cette proposition car émise par un officier de police.

Parmi les personnalités venues apporter leur soutien à ce mouvement de protestation étaient présents certains députés.

« La protesta se poursuivra ! » ont lancé, un par un, les responsables des sept syndicats composant l’Intersyndicale devant le parterre des protestataires.

« Les pouvoirs publics doivent reconnaître que nous sommes leurs partenaires sociaux, et répondre à nos doléances avant que la situation s’aggrave », a déclaré, M. Nouar. Celui-ci fera état de la tenue, par ailleurs, d’une réunion cette après-midi,(ndlr hier) pour décider des actions à poursuivre, avant d’appeler la foule à se disperser pacifiquement.

Nabila Belbachir

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