Les conducteurs qui ont pour habitude d’emprunter la nouvelle autoroute, en l’occurrence la Rocade sud, chaque début de soirée, ont sans doute remarqué le serpentin de voitures garées tout au long de cette dernière.
Ces squatteurs nocturnes ne sont sur place que pour un seul motif : consommer de l’alcool, comme si les innombrables bars existants dans la région ne suffisaient pas. Apparemment, cette fameuse boisson nourrit bien l’imagination, si non comment expliquer leur comportement, eux qui innovent en concevant des endroits aussi originaux qu’inimaginables.
Tant mieux si ça les amuse ! Seulement quand leur bonheur fait le malheur des autres, là il devrait y avoir un problème. Ces bars en plein air peuvent être à l’origine de nombreux accidents. Si ce n’est pas encore le cas, cela ne tarderai pas à venir vu l’état des conducteurs en quittant les lieux. En effet, comme on peut l’imaginer, ces invités surprises sont dans l’incapacité de reconnaître le chemin du retour en fin de soirée. En conséquence, ce n’est pas exagéré de dire que ce comportement irresponsable constitue un grand danger pour les usagers de cette route qui finira tôt ou tard par inscrire son nom dans le registre noir, surtout quand on sait d’ores et déjà que sa capacité d’accueil augmentera à l’ouverture de la nouvelle gare-routière.
Cette dernière se trouve en effet aux abords de cet itinéraire. On ne parle même pas des conséquences écologiques que les fanatiques de la bouteille verte et de la canette provoquent par les déchets qu’il laissent derrière eux.
Ceci dit, une question s’impose aux citoyens sidérés qui empruntent cette route: pourquoi un tel mutisme de la part des autorités concernées ? Sont-ils aveugles au point d’ignorer cette situation ? Sinon, qu’attendent-ils pour réagir? Les chiffres effrayants des accidents de la route dus essentiellement à l’état d’ivresse devraient les stimuler à même d’agir concrètement sur le terrain pour mettre fin à ces agissements dépourvus de civisme. Il faut se rendre à l’évidence qu’on a plus le droit de négliger un tel fléau car l’Algérie détient le record en terme de décès sur les routes. C’est une raison suffisante pour que tout le monde s’implique dans la sensibilisation de cette catégorie de citoyens. La société civile, les pouvoir publics, les mouvements associatifs sont les premier responsables. L’association SOS Nedjda a donné l’exemple en dressant récemment un rapport transmis au président de la République. Ce rapport comporte une centaine de propositions pour la maîtrise de la circulation afin de venir à bout d’un bilan aussi triste que funeste.
Messouaf Hayet