Depuis un certain temps, l’on assiste à une ruée de la population locale sur les produits comestibles offerts par Dame Nature, pour une population qui ne peut plus s’offrir un repas équilibré en raison de la flambée vertigineuse des prix de pratiquement tous les produits désormais pour la plupart hors de portée des moyens de la majorité écrasante de la société.
Un état de faits aggravé par des spéculateurs sans scrupules qui tiennent la dragée haute au pauvre consommateur, d’où le retour aux moyens de “survie” de leurs ancêtres, lesquels se contentaient des produits de la nature pour faire bouillir leurs marmites. Tout ce qui est comestible en passant par la carde sauvage “thaghadiouth”, les champignons, l’olive sèche ou encore la grive et l’étourneau sont très prisés. Les hommes et les femmes se partagent la tâche, tout ce qui est plantes sauvages est laissé aux soins des femmes qui partent tôt le matin munies d’un couffin et d’une petite bêche. Les hommes et les enfants s’adonnent à la chasse à la grive et l’étourneau en utilisant plusieurs moyens, pièges, collets à la glue sans tenir compte du risque de contamination du virus de la grippe aviaire, sachant que ce volatile est de la famille des “migrateurs”.
Ce qui jadis était une distraction et un sport (la chasse) revêt aujourd’hui le caractère d’une nécessité de survie.
Que le discours officiel véhicule ce qu’il veut, la famine est en passe de s’installer rapidement au sein de la majorité des foyers dont le pouvoir d’achat est à son plus bas niveau – le même que celui des années 60 – encore heureux que la friperie soit en plein essor et reste encore à la portée des petites bourses.
Omar Soualah
