l “Près de cinq quintaux d’olives, c’est plus de la moitié de ma récolte qui s’est volatilisée”, fulmine contre sa mauvaise fortune Mahmoud, un paysan du village Ivouzidène. “Ce sont des semaines de labeur réduites à néant”, ajoute-t-il, anéanti par la colère et la déception. Brahim qui fait depuis des lustres du métayage un mode d’exploitation, répandu ces derniers temps, avoue lui aussi avoir été dépossédé de plusieurs sacs : “Nous avons cru naïvement qu’une masure inhabitée était un lieu sûr. Il n’en fut rien”, se désole-t-il. Cherté de l’huile oblige, les exploitants résidant pour la plupart dans la ville d’Ighzer Amokrane investissent la campagne de la vallée de la Soummam ou des zones montagneuses pour le louage d’oliviers ou pour la récolte de leurs propres vergers. Un retour aux sources qui se fait au prix de gros sacrifices mais hélas, annihilés, parfois en une seule nuit, par cette pègre d’un nouveau genre. Et on ne compte plus les olives dérobées dans les fourrés, les chapardages dans les champs et les “vols sur pieds” consistant à casser les branches fructifères pour s’en aller les dépouiller de leurs fruits en lieu sûr. Cette enfilade de prédations, qui a aussi fait son lot de victimes, est imputée à des bandes d’ados opérant souvent entre chien et loup.
N. Maouche
