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Vibrant hommage à Rahmani Hadj Slimane

Un vibrant hommage a été rendu à feu Rahmani Hadj Slimane par l’association culturelle Adrar NFAB d’Ait Samaïl qui a concocté un riche programme durant les journées des 17 et 18 février passées à la Maison de la culture de Béjaïa. En se penchant sur le parcours de cet écrivain, les organisateurs ont tenté un tant soit peu de contribuer à la restitution de son œuvre qui s’est effondrée dans le marasme de l’oubli. De même par ce geste louable l’association s’est engagée de lever le voile sur ses expositions portant sur les œuvres et la vie de l’écrivain qu’il était, notamment sur la poterie traditionnelle de la région. En marge de ces activités, l’association a également tenu une vitrine sur le festival de la poésie. Ecrivain algérien, Rahmani Hadj Slimane naquit en février 1893 à Aokas dans la wilaya de Béjaïa. Il fut instituteur de 1910 à 1917 au village d’Aït Amous, puis professeur d’arabe et de berbère à l’école normale de Bouzaréah et dans différents lycées de l’algérois jusqu’en 1964, années de son décès. Docteures-lettres, agrégé de l’université d’Aix (Marseille) en 1954, il obtint auparavant (entre 1936 et 1940) un diplôme en langue berbère et une certification d’études historiques algérienne depuis 1934. Il fut également président d’un cercle littéraire international et participa aux différents congrès organisés par la fédération des sociétés de l’Afrique du Nord, dont notamment ceux tenus à Venise (Italie) en 1949 et à Vienne (Autriche) en 1952. Par ailleurs, ses travaux ethnologiques et sociologiques sur les populations du bassin Oued Mersa (Béjaïa) lui valurent, en1942, le prix littéraire d’Algérie. Ses publications et les synthèses de ses recherches constituent un riche répertoire d’études sérieuses. Citons le Recueil des notes et mémoires de la société archéologique, Historique et géographique du département de Constantine (1933), Coutumes et labours chez les Aït Amrous (1933). Des contributions à la revue africaine de l’époque. Il est à signaler que toute son œuvre peut-être consultée à la Bibliothèque nationale d’El Hamma, Alger.

“En somme, il faut toujours se méfier des hommages post-mortem”, écrit Tahar Djaout en abordant un témoignage à la mémoire de Kateb Yacine. Effectivement, il est souvent malséant d’écrire sur un homme qui a déjà rejoint le ciel, de réduire à quelques mots l’œuvre de toute une vie, mais pour quelqu’un qu’on a occulté et qui reste de nos jours méconnu dans sa ville natale, à l’instar de Rahmani Hadj Slimane, cela relève du devoir de mémoire.

F. Lahiani

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