Tigzirt, à l’instar des autres localités du pays, vit au rythme de la fièvre de la montée vertigineuse et sans précédent des prix des matériaux de construction. Les citoyens qui ont recours à ces matériaux pour la construction ne savent plus à quel saint se vouer, surtout lorsque l’on sait que presque la totalité des constructions en Kabylie ont été réalisées par des particuliers et que la plupart d’entre elles sont en cours. “C’est incroyable, en une semaine le prix du ciment est passé de 750 à 900 DA. Quant à celui de la ferraille, il a atteint le triste record de 6 500 DA”, nous a déclaré Mohamed, un citoyen de Tigzirt. Mohamed, nous l’avons rencontré devant sa demeure où il entreprend des travaux. “Je vais tout juste réaliser ces travaux d’urgence puis j’arrête tout. Je ne peux plus et je ne pense pas que le simple citoyen peut faire face à des travaux de construction à de tels prix”, nous a-t-il déclaré de nouveau. S’il y a quelques semaines, la main d’œuvre, particulièrement les maçons, se faisait rare, ces jours-ci ce n’est pas le cas. Cela nous renseigne sur le ralentissement que connaît ce domaine suite à la flambée vertigineuse des prix de matériaux de construction. En plus des particuliers, cette situation s’est répercutée également sur les entreprises chargées des différents travaux de construction. Avec des augmentations pouvant atteindre les 40%, les différentes entreprises sont exposées à de grandes crises dont l’impact se fera sentir à différents niveaux. En attendant, l’intervention de l’Etat pour tenter de réguler la situation, le secteur de la construction se noie dans une crise sans précédent.
Mourad Hammami
