Fadila Hamas, une force qui se conjugue à la persévérance

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Un nom à retenir, Fadila Hamas, un bout de femme, tout de résistance faite pour les sports d’endurance : l’athlétisme. Lahdoud, une portion du village Tamassit, dans la commune des Aghribs (Azeffoun), a vu naître Fadila, cette fille pétillante d’ardeur, de vie et d’énergie, “ingrédients” qui vont la projeter au devant de la scène sportive pour devenir, à force de persévérance, une championne d’Algérie dans la course à pied : le marathon… C’est ce qu’elle enregistra en 2005, sans trop croire à sa force, “car je n’ai pas tant forcé, à vrai dire”, a-t-elle pensé. Elle sera en effet championne d’Algérie d’un marathon national, puis vice-championne du cross de la même année.

Fin décembre 2007, parmi plusieurs dizaines de femmes, dont des Françaises, Allemandes, Anglaises, Américaines… Fadila remportait haut la main la 8e édition internationale du marathon des Dunes qui s’est déroulé à Béni Abbès, dans la wilaya de Béchar, s’entraînant sporadiquement, sans moyens, il est vrai, dans son village natal. Fadila Hamas se prépare actuellement pour le championnat d’Algérie du cross-country qui aura lieu dans la première décade de mars prochain à Bordj Bou Arreridj. Fadila ne compte pas s’arrêter là puisqu’elle envisage de battre le record d’Algérie du marathon. Avant cela, Fadila compte participer au cross de wilaya de la jeunesse. Pour peu que les moyens soient disponibles et mis à sa disposition. Quelque aide de quelque sponsor bienfaiteur peut suffire. Lors du cross régional de l’Est, organisé récemment par la Ligue de Béjaïa, Fadila, qui n’a pas vraiment “appuyé sur le champignon”, les moyens lui manquant “atrocement”, eut quand même la 2e place parmi quelque mille athlètes représentant une dizaine de wilayas participantes (Sétif, M’sila, Tizi Ouzou, Bordj Bou Arreridj, Bouira, Béjaïa…). La première place étant revenue à une athlète de Bordj Bou Arreridj, “qui a largement mérité sa victoire”, dira d’elle Fadila.

L’athlète des At Jennad, endurcie par le climat de sa contrée natale, “ hostile par nature”, porte un de ses physiques résistant à toutes les duretés climatiques de cette région, mais néanmoins suffisamment oxygénée par les petits maquis forestiers de Bouhlalou ou des “pieds” du massif de Tamgout, forêts entourant le village qui l’a vu naître il y a 29 ans.

Au chômage depuis 2003, Fadila Hamas, TS en informatique comme diplôme en sa possession, est la “primée” de l’aîné des 12 enfants à sa charge en plus d’un père malade, appelé affectueusement par les jeunes de la région “Dda Kaci” (ou Kaci Boujemaâ n’Mhidine).

Le jeune “Kaci Boujema” des années 70, futur père de Fadila – (pour dire que notre championne a des gènes sportifs innés ) n’était pas moins sportif que sa fille qui allait voir le jour puisque, dit-on, à la nage celui-ci “rivalisait” avec les… poissons de Tamda t’Harqine, un profond bassin, intarissable même durant les étés les plus secs, situé dans un oued rocailleux entre Lahdoud et Tivivrassine, dans le village de Tamassit. “Dieu, ce que la nature est dure et “méchante” avec la vieillesse…”, penserait aujourd’hui Kaci Boudjemaâ n’Mhidine. En tout état de cause, Fadila Hamas est à la recherche de quelque sponsor susceptible de prendre en charge financièrement ses entraînements et sa préparation. Connaisseuse plus comme toute autre de sa puissance et de ses capacités physiques, notre athlète promet de hisser sur le haut du podium, à chaque compétition d’athlétisme, le label de tout postulant à cette action, qu’elle considère de bienfaisance, se sachant à même de pulvériser tout record d’endurance en ce sport de sa prédilection. Fadila se demanderait certainement – pour paraphraser un peu, maladroitement il est vrai, le grand comédien Fellag – si ce n’est pas malchanceux de naître pour une championne dans une des commune les plus pauvres, sinon la plus pauvre d’Algérie, Aghribs en l’occurrence, que la nature sur un tout autre plan, et Dieu merci, enrichit de femmes et d’hommes au cœur vaillant, gros comme ça, capables de tous les sacrifices pour le bien des leurs, de leurs concitoyens d’ici ou d’ailleurs, de leur commune, de leur pays par-dessus tout ! Comme toi Fadila ! Puisse-t-on t’entendre en tout cas !

Antar Boufatis

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