La diva ressuscité par le cinéma

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L’immortelle diva de la chanson kabyle renaît de ses cendres. En effet, un documentaire a été présenté comme le récit d’une vie et d’un parcours hors du commun au format fiction. ainsi, sur 52 minutes de fiction, cette dernière retrace sa vie et avait sa place vu le manque d’images et de son de Hnifa, hormis ses chansons, son passage dans le film l’Incendie et quatre photos que le réalisateur a choisies de présenter façon Marilyn Monroe par Andy Warhol. Dans le cadre de la manifestation « Alger, capitale de la culture arabe 2007 », la salle Algéria projettera aujourd’hui l’avant-première du documentaire consacré à la diva de la chanson kabyle, Hnifa. Le film-documentaire intitulé Hnifa, une vie brûlée, retrace la vie et la carrière artistique de la chanteuse kabyle (1924-1981). Le film de 52 mn est produit et réalisé par Ramdane Iftini, en collaboration avec Samy Allam. Cette réalisation cinématographique est inspirée d’un texte du journaliste Rachid Hamoudi. Artiste au destin tragique, Hnifa est née dans un village de Haute Kabylie et à l’époque elle connut, à l’instar du reste de ses congénères, l’émigration vers la Casbah d’Alger d’abord et vers la France ensuite. Elle a chanté l’amour, la misère, l’exil…des thèmes en somme qui décrivent la tourmente et les destins contrariés.

Hnifa est décédée en 1981, dans un hôtel parisien. Sa dépouille est restée près d’un mois à la morgue, avant d’être enterrée dans un cimetière de la banlieue parisienne. Grâce à sa fille et aux artistes de sa génération, ses ossements ont été rapatriés au cimetière d’El Alia. Ramdane Iftini, coauteur avec Samy Allam du documentaire, Hnifa, une vie brûlée, n’est pas revenu de la 8e édition du Festival du cinéma amazigh, les mains vides. Premier produit, premier prix !

Le réalisateur, qui signe là son premier documentaire sur la vie et aussi le contexte socioculturel dans lequel a vécu l’artiste, a raflé la plus haute distinction de ce rendez-vous cinématographique, l’Olivier d’or. Un trophée qui vaut 200 000 DA et plus que ça : un symbole !

Le réalisateur déclare à ce sujet : “Sincèrement, j’avoue que tous les gens qui font un travail dans n’importe quel domaine artistique s’attendent à être récompensés de quelque façon que ce soit. Les prix en Algérie, je n’en ai pas une grande idée, mais en tout cas c’est toujours un plus pour ceux qui les arrachent en proposant une œuvre quelle qu’elle soit. Cela ouvre certainement d’autres portes aux lauréats pour de nouvelles productions artistiques et leur permet également d’avoir une sorte de carte de visite qui convainc”. A une question de savoir ce qui a motivé son choix, le réalisateur déclare : « Au départ, ce produit devait être un livre cosigné avec Rachid Hamoudi. Nous avions tenté de reconstituer la vie, le parcours de Hnifa, et aussi tout le contexte socioculturel de l’époque. L’ouvrage était bouclé en 1993, et au moment de l’éditer Rachid Hamoudi et moi-même avions quitté Alger. Ce n’était pas la seule raison qui a motivé la non-édition du manuscrit, c’est surtout le fait que le document n’était pas très étoffé, il contenait 80 pages, et nous n’avions pas trouvé plus de quatre photos d’archives. C’est par la suite, sur la base de ce travail que nous avions, au début des années 90, reconstitué le scénario de l’œuvre Hnifa, une vie brûlée. A l’écran, nous avions buté sur un tout autre problème : celui du manque d’images d’archives. Extrêmement rares étaient les images qui mettaient en scène Hnifa.

Il y avait une seule séquence d’elle dans El Hariq de Mustapha Badie, où elle a campé un petit rôle, mais il fallait le savoir ! Dans notre documentaire, nous avons donc opté pour une reconstitution de quelques événements historiques qui s’étaient déroulés entre 1924 – date de la naissance de Hnifa et le début des années 80 – date de sa mort en 1981-, puis nous avions également reconstitué l’historique des figures marquantes de la scène lyrique, à commencer par Sfindja, entre 1910 jusque dans les années 80, avec notamment l’émergence de Ferhat Imazighen Imoula et Idir”.

Merbouti Hacene

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