Si l’on entend ici et là des cantines scolaires mises en service dans des collèges et dans des écoles primaires pour la wilaya ou encore même de la région de Tizi Ghennif, celle du collège d’Ath Itchir n’est pas pour demain. Réalisée en 1998, ce restaurant scolaire tant attendu par les élèves est au stade primitif. Dans une virée sur les lieux, nous avons appris beaucoup sur cet ancien projet. “Lorsqu’on n’avait pas suffisamment de locaux, nous l’avions utilisé comme salle de cours, mais sincèrement, je peux vous dire qu’elle ne répond aucunement à une cantine de collège”, nous a dit un professeur ayant exercé dans ce collège depuis son inauguration. Sa mise en service est en butte à des manques. Elle manque d’un réseau où seront déversées les eaux usées. La niche pour gaz propane n’est pas encore réalisée. “Tous les directeurs qui se sont succédé à la tête de cet établissement ont été titularisés, puis sont repartis. Pourtant cette cantine n’a jamais fonctionné, à tel point qu’on appelait cet établissement un centre de formation pour directeurs. Pas moins de sept chefs d’établissements sont passés par là”, a regretté notre premier interlocuteur. Actuellement, les collégiens qui y avaient étudié sont des cadres, mais la cantine est toujours fermée. L’actuel directeur, M. Slimane Bouzeboudja, ne ménage aucun effort pour atteindre ce but. Devant le portail de l’établissement, nous avons vu des garçons et des filles manger du pain avec de la limonade et ce au moment où le ministre de l’Education nationale insiste sur la généralisation de ce genre d’annexes d’accompagnement pour aider les élèves à prendre des repas équilibrés et riches. Tout le monde se demande quand cette cantine ouvrira ses portes. Alors que nous discutions avec eux, certains nous apprirent qu’ils font jusqu’à huit kilomètres en aller-retour pour prendre leur repas de midi moyennant une perte de temps. “A vrai dire, dès notre retour de notre village, Ivouladjahène, on est exténués. On n’a pas les moyens pour acheter toujours des casses-croûtes. Nous appelons les responsables à ouvrir cette cantine”, tel est l’avis d’un des collégiens avec lesquels nous avions discuté. Et pourtant, il y a des collèges qui ont ouvert leurs portes après Ath Itchir et leurs cantines sont opérationnelles.
Amar Ouramdane
