Cela fait sourire (jaune) les responsables de l’Administration. C’est véritablement une refondation de l’Etat que revendique l’APW de Béjaïa : une sorte de réorganisation qui emprunte au schéma des Conseils régionaux français, un accroissement des prérogatives des élus et une plus grande autonomie organique.
Même si la littérature de l’auguste assemblée use de mots très « softs », il n’en demeure pas moins que le contenu est celui d’une revendication démocratique décentralisatrice.
Concrètement, l’Assemblée populaire appelle au terme de sa session ordinaire du printemps, clôturée avant-hier, à une plus grande autonomie pour la wilaya de Béjaïa ainsi qu’un « plan spécial » de développement.
Cette autonomie impliquerait une implication active des élus dans le processus de développement « notamment dans la définition des priorités tant locales que régionales (PSD, PCD, etc.) et l’intégration des élus APW dans les comités techniques de Daïra », est-il écrit dans la résolution qui a sanctionné cette session. Pour précision, PSD signifie « plans sectoriels de développement », élaborés dans les bureaux capitonnés d’Alger.
Autonomie, c’est- à-dire aussi « l’implantation dans notre wilaya des directions régionales relevant de sa compétence », indique la résolution de l’APW. Il faut savoir en l’occurrence que certaines directions administratives continuent toujours d’être domiciliées à Sétif, la wilaya-mère de Béjaïa.
La wilaya traîne par ailleurs d’immenses retards de développement, selon le P/APW. « Le rapport présenté par le wali relatif au bilan des réalisations de l’année 2007 confirme la situation de malaise général partagé et décrié par l’ensemble de la population de notre wilaya », souligne Hamid Ferhat. Le taux de consommation des crédits demeure de l’ordre de 40%. Ainsi et considérant que « le rééquilibrage des investissements revêt un caractère prioritaire », l’APW en appelle à un « plan spécial de financement » pour « l’arrimage de notre wilaya au développement national. »
L’APW qui remobilise aussi une vieille revendication du FFS appelle à la prise en charge de la Garde communale sur le budget de l’Etat et sa dotation d’un statut. Et dans une allusion à peine voilée au méga- projet de Rebrab à Oued-Agrioune à la « transparence la plus totale » dans la création des zones d’expansion touristiques.
M. Bessa
