Bien que l’enseignement de tamazight piétine encore, notamment en ce qui concerne sa généralisation et sa prise en charge effective, du côté des élèves et des professeurs, on constate toutefois qu’il y a une grande volonté et un engouement méritoire. D’ailleurs, il suffit de passer en revue les résultats obtenus l’an dernier par les candidats au BEM. Dans certains CEM de la wilaya, on a relevé des taux de plus de 90% d’élèves ayant obtenu plus de 10/20.
La dictée organisée par l’Association des professeurs de tamazight démontre cette volonté. Pour la première fois, depuis l’instauration de cette épreuve, les élèves du primaire y ont pris part. Sur les quarante participants, pour les collèges et autant pour le primaire, vingt ont été récompensés. C’est la Maison de la culture Mouloud-Mammeri, haut lieu dans les luttes pour la culture amazighe, qui a abrité la cérémonie de la remise des prix jeudi dernier. Des personnalités connues pour leur engagement pour tamazight étaient présentes. A la tête de ces personnalités, Ould Ali El Hadi, directeur de la culture au niveau de la wilaya
M. Boudinar, en sa qualité de président de l’Association des enseignants de tamazight,
M. Hamoutène, secrétaire général du Seti et Belaid Abrika, le délégué du Mouvement citoyen, ont honoré de leur présence cette remise de cadeaux et de tableaux d’honneur aux vingt premiers. Chacun a eu à prendre la parole pour donner son jugement sur ce qui a été réalisé depuis l’introduction de tamazight dans le système éducatif voilà maintenant presque quatorze ans. Les trois premiers de chaque palier (moyen ou primaire) ont eu droit à des micro-ordinateurs alors que les autres ont reçu des livres en tamazight et des tableaux d’honneur. Cette cérémonie s’est tenue en présence des parents qui étaient très heureux de voir leurs enfants réussir, notamment en tamazight. “C’est un honneur pour moi de voir ma fille figurer parmi ceux qui excellent dans leur langue maternelle.
Je félicite tous ceux qui ont contribué pour motiver ces enfants. C’est ce que l’on peut appeler une vraie réussite”, nous a déclaré un parent qui accompagnait sa fille, élève de 4e AM. Une autre élève n’a pas caché sa joie “tamazight est notre langue. C’est à nous de la développer car nos parents et tous les militants se sont sacrifiés pour son institution comme langue nationale. Nous appelons le ministre de l’Education nationale à la prendre en charge comme la langue arabe”, telle est la déclaration faite par cette fille qui pleurait de joie. A la fin de la remise des prix, une collation a été proposée aux invités et aux lauréats. Ainsi, cette édition a été une autre réussite pour la langue tamazight en attendant des jours meilleurs.
Amar Ouramdane
