La suppression des étals fait des mécontents

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A plusieurs reprises, des actions sporadiques et sans lendemain ont été initiées par différentes APC. Encore une fois, un arrêté municipal vient d’être pris par le P/APC de Aïn El Hammam. Par le biais d’affiches placardées sur les murs de la ville, il invite les propriétaires d’étalages gênants d’en débarrasser la rue et les trottoirs. Cependant, les concernés ne l’entendent pas tous de la même oreille. Si certains obtempèrent et acceptent malgré eux la décision, d’autres ne veulent pas en démordre. Ils revendiquent le statut de “victime” et n’apprécient guère qu’on vienne les déloger de ces espaces qu’ils ont acquis depuis longtemps. Tous reconnaissent que par endroits les magasins sont si achalandés que leurs propriétaires éprouvent le besoin de les aérer de jour en squattant la totalité de la surface du trottoir pour en faire des dépendances de leurs locaux. Là où l’espace est laissé libre, il est vite accaparé par ceux qui ne peuvent se permettre de louer un magasin, les chômeurs en l’occurrence. En effet, le chômage aidant, beaucoup de jeunes s’installent dans la rue et deviennent à l’occasion des commerçants SDF en attendant de meilleurs jours. Comme s’ils s’étaient entendus sur la réponse à donner, les deux jeunes que nous avons abordés expliquent leur présence en ces termes : “Je gagne ma vie dignement avec cette petite table. Je ne suis ni voleur ni dealer. Qu’on me donne un emploi décent si l’on veut que j’abandonne celui-là”. Ceux de la rue des Cordonniers, qui ont été recasés sur “la dalle du marché”, manifestent eux aussi, leur mécontentement du fait qu’ils ont perdu leur clientèle, essentiellement féminine qui transite par ce passage stratégique.

Ceux du bas-côté crient à qui veut les entendre que “leur trottoir” est compris dans le prix de vente du local. Le piéton quant à lui, réapprend à marcher sur le trottoir, laissant aux automobilistes, la chaussée qu’il squattait auparavant. Même si l’on “ne peut faire d’omelette sans casser d’œufs”, on ne peut en revanche, ignorer que tous ces jeunes pères de famille ou célibataires, ont un besoin de vivre quand bien même leurs moyens de subsistance seraient considéré comme “commerce informel”.

Nacer B.

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