Mohamed Maghlaoui, ministre des Transports, dément catégoriquement l’information colportée par la presse, faisant état des pertes enregistrées par le port d’Alger suite à l’entrée en vigueur de l’instruction qui interdit la circulation des poids lourds dans la capitale. Ainsi, il a souligné que les estimations faites cà et là sont loin d’être fiables. Rappelons qu’au lendemain de l’application de cette décision émanant du cabinet du wali d’Alger, un des responsables du port avait avancé qu’une perte de pas moins de 10 milliards de centimes a été comptabilisée, soit 100 milliards de centimes en 10 jours. Sur ce, le ministre dit ne pas comprendre ce genre de déclarations. « Je me demande comment ces gens avancent des chiffres qui ne sont pas fondés », atteste-t-il avant d’ajouter, sans pour autant nier, que le port a effectivement accusé un retard dans son fonctionnement, mais tout est rentré dans l’ordre, rassure Maghlaoui sur les ondes de la Chaîne I, où il a été invité à l’émission « Tahaoulet ». « Effectivement, certains opérateurs économiques et camionneurs ont exprimé leur mécontentement, mais cela ne veut guère dire que la colère est générale. D’après nos informations, nombreux sont les citoyens qui éprouvent de la satisfaction quant à cette circulaire. Dans ce genre de décisions, nous ne pouvons satisfaire tout le monde. En l’appliquant, nous avons voulu désengorger la capitale qui était en souffrance. Et puis il est temps de mettre de l’ordre. », indiquera-t-il avant d’enchaîner d’un air ironique : « Je n’ai jamais vu un semi-remorque aux Champs-Elysées en plein jour, pourquoi pas Alger « .
L’abrogation de la circulaire n’est pas pour demain Toutefois, et pour donner plus de vigueur à ses dires, le ministre s’est dit intransigeant quant au respect de cette instruction. Il répond aux contestataires qui, faut-il le rappeler, ont déclenché un mouvement de débrayage pour exprimer leur refus, que cette dernière est irréversible, du moins pour l’instant. Cela sous-entend qu’il pourrait y avoir révision dans l’avenir si cette nouvelle » note » ne répond pas aux attentes de ses initiateurs. Eventualité que le ministre n’a pas écartée. Explicitement, il a précisé que cette circulaire, découlant d’une » longue » concertation effectuée préalablement par les parties concernées, » sera appliquée à la lettre et elle ne sera abrogée que si les opérations d’évaluation qui seront déclenchées dans l’avenir démontreront qu’aucune amélioration n’a été enregistrée « . Avant de clore ce dossier, qui fait tache d’huile ces dix derniers jours, le premier responsable du secteur a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place des mécanismes susceptibles d’apporter plus d’efficacité au port, une performance qui lui fait défaut, d’après l’orateur, qui affirme dans la foulée que » celui-ci n’est pas conforme aux normes internationales. Le problème qui s’est posé est dû principalement au manque d’équipements de traitement de la marchandise au niveau du port et non pas au changement des horaires de travail « . Maghlaoui a, dans ce sens, fait savoir que la wilaya est en train d’étudier la question dans l’optique de trouver une alternative qui pourrait satisfaire tous les concernés, du moins leur majorité.Pour finir, ce dernier a souligné que pour assurer le redéploiement et la mise à niveau du port d’Alger, des contrats de concession seront conclus, dans l’avenir, avec des entreprises étrangères. La Cnan, qui malgré les 12 milliards de dinars versés à son compte » n’a pu se remettre sur pied « , sera concernée par ce processus de partenariat approuvé par le département de Maghlaoui.
Bientôt, il n’y aura plus de taxis collectifs D’après les dires du n°1 du secteur des transports, le sort des taxis collectifs est remis en cause. Selon ce dernier, dans un avenir très proche, il n’ y aura plus ce genre de transport. » Nous allons œuvrer pour l’élaboration d’un programme intégré. Ce dernier répondra largement aux besoins des citoyens »,a dit le ministre, avant de préciser que ce programme consiste en la réalisation de plusieurs projets tels que la réhabilitation de l’ETUSA, le métro et le tramway. » Ces transports collectifs remplaceront ces taxis, car il serait anormal qu’ils continuent à circuler « . Voulant se montrer rassurant, l’orateur a indiqué que » l’éradication » des taxis collectifs se fera graduellement.
500 milliards de dinars pour le secteur ferroviaire D’après le ministre des Transports, une enveloppe de 500 milliards de dinars sera dégagée au cours de ce quinquennat pour la mise à niveau du secteur ferroviaire. Pas moins de 70 projets seront réalisés d’ici à la fin 2009. Pour ne citer que ceux-ci, Maghlaoui a indiqué que parmi ces projets, il est inscrit la réhabilitation de la voie ferrée liant les frontières marocaines et tunisiennes, la mise en place de nouvelles lignes ferroviaires de celles qui sont fermées actuellement.
Nouvel aérogare opérationnelle dès le début 2006Pour ce qui est du secteur aérien, l’invité de la Chaîne I, a souligné que les travaux du nouvel aérogare de l’aéroport international Houari-Boumediène seront achevés en début 2006. Dans ce cadre, un contrat de partenariat a été conclu avec l’aéroport de Paris. Maghlaoui a indiqué, en outre, que la restructuration d’Air Algérie en quatre groupes ne veut point dire sa privatisation, « même si l’ouverture de son capital n’est pas à écarter ». Ce dernier a révélé que cette opération se fera au moment opportun, avant de conclure que le marché du transport aérien sera ouvert aux étrangers.
Wassila Ould Hamouda