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Célébration de la Journée des handicapés

C’est l’école primaire Touati Bachir, choisie par les organisateurs qui a abrité la manifestation. La vaste cour avait a du mal à contenir les présents en nombre important composé de handicapés, de leurs familles et et des invités. Ces deux structures de caritatives et autonomes cherchant à garantir aux handicapés une dignité en œuvrant d’arrache-pied pour favoriser leur insertion dans la société, ont chacune en leur sein une femme. Deux humanistes pour ainsi dire engagées, dévouées et armées de leur seule volonté pour rendre la dignité aux jeunes enfants handicapés : Il s’agit de Mme Boukheddami, membre de l’association DEFI et de Mme Khimouzi, secrétaire général du comité du C-RA de Seddouk auxquelles on a arraché quelques impressions. “Notre objectif est double : offrir une structure d’accueil à ceux qui ne peuvent vivre sans une assistance permanente et leur assurer par là même une éducation spécialisée qui leur facilitera l’insertion dans la société.

Pour cela, notre association, ne cesse de faire les démarches auprès de la DAS de Béjaïa et du ministère de la Solidarité pour obtenir l’autorisation et la dotation d’un centre psychopédagogique à Seddouk. Je viens de confirmer auprès du maire afin qu’il maintienne sa promesse de nous attribuer une assiette foncière devant abriter le projet.

Nos enfants handicapés sont actuellement scolarisés au centre de Timezrit qui ne possède pas d’internat et qui s’avère trop chargé, ce pourquoi ils font la navette. Nous remercions au passage l’APW de Béjaïa pour l’octroi d’un bus à notre association pour le transport des enfants”, dira Mme Boukheddami qui semble placer au sommet de ses préoccupations le centre en question. “Notre rôle est de sillonner les villages pour faire comprendre aux familles des handicapés encore sous l’emprise des tabous qu’il y a possibilité de confier leur progéniture handicapée à des organismes spécialisés chargés de faire valoir leurs droits à l’éducation et au travail pour ceux qui peuvent vivre de leur activité.

Les infirmes peuvent bénéficier aussi d’une solidarité nationale en percevant une aide pécuniaire. Pour le moment on a recensé 320 enfants handicapés et je suis sûre qu’il y en encore beaucoup d’autres non encore déclarés”, a rajouté Mme Khimouzi en cajolant un enfant handicapé de M’cisna qu’elle a pris en charge sur plusieurs volets en lui rendant quotidiennement visite. La cérémonie qui s’est déroulée dans une ambiance bon enfant a duré environ trois heures et fut suivie de la chorale de l’école primaire d’Amalou qui, après l’interprétation de l’hymne national (Kassamene) a joué une pièce de théâtre très significative montrant la différence entre deux familles ayant chacune en son sein un handicapé : l’une gardant son enfant à la maison engendrant difficultés quotidiennes aussi bien pour l’enfant que pour les parents, et l’autre confiant son enfant à un organisme spécialisé chargé de son insertion en lui assurant une formation et en lui garantissant un emploi. Les présents ont été égayés aussi par le chanteur Mokhtar, handicapé moteur, ayant une tête bien faite et paraissant bien pleine il s’accompagnait de sa guitare en chantant le style moderne.

Il a ému toute l’assistance en interprétant les chansons de : Akli (Anfas Ilaarvi Tranquille), des Abranis (Lynda) ou encore de Idir (Lvaz Itcha Thadjaratsis), pour ne citer que ces trois-là. La cérémonie s’est terminée par une distribution de cadeaux pour 130 handicapés et une collation.

Les handicapés quittent cette fête avec un pincement au cœur à l’idée de renouer avec leur calvaire quotidien tout en songeant à la prochaine cérémonie qui aura lieu peut-être dans une année.

L. Beddar

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