Et pour cause ! Son exemple est illustratif d’un extraordinaire défi relevé. Bien entendu, Mériem a eu la chance d’avoir des parents dont le courage est à saluer. Mériem Akroun est née le 25 janvier 1984 à Constantine “pratiquement morte”. Après quelques minutes de réanimation. Elle a survécu. Malheureusement, certaines fonctions ont été touchées. Elle est donc devenue IMC. Malheureusement ? Pas si sûr que cela, puisqu’aujourd’hui, grâce au courage de ses parents et à son intelligence, elle se débrouille beaucoup mieux que beaucoup de jeunes de son âge.
Car son “handicap” n’est finalement que physique. Ceux qui ont pu la voir à la Maison de la culture les 8 et 9 mars 2008 à Béjaïa ont pu le vérifier sur place.
A l’aide d’un PC portable, Mériem répond à n’importe quelle question avec une parfaite maîtrise de la langue de Molière. Durant ces deux journées, Mériem a dédicacé son premier recueil de poésie, intitulé Hymne à la vie. Et quelle poésie !
Comment Mériem Akroun, condamnée à sa naissance par les diagnostics médicaux à ne pouvoir rien faire de sa vie, en est arrivée là ?
Dès l’âge de 8 mois, ses parents ont fait appel à deux kinés à la maison, puis à l’usine d’El Hadjar pendant 13 ans, ensuite, à Séraïdj pendant deux ans.
A l’âge de cinq ans, Mériem commença ses études à domicile en langue française grâce à l’ordinateur que ses parents lui achetèrent. A l’âge de 10 ans, c’est avec des enseignantes qu’elle continue à étudier. Aujourd’hui, elle se met à apprendre la langue de Shakespeare. Dans l’un de ses poèmes, elle se demande pourquoi elle n’a pas le droit d’étudier à l’université. Sinon, elle affirme avec force qu’être handicapée n’est pas une fatalité. Après avoir été révélée au public annabi en 2006 grâce à un heureux concours de circonstances, une nouvelle vie qui annonce un avenir prometteur a commencé. Son premier recueil de poésie, Hymne à la vie, a été édité par M. Chihani, qui n’entend pas en rester là.
Enfin, pour ceux qui ne croient pas aux miracles, une seule rencontre avec Mériem Akroun les mettra devant le fait accompli.
Tarik Amirouchen