La vox populi met à l’index les faux moudjahidine

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En effet, la vox populi évoque avec insistance une décision émanant du ministère des Moudjahidine, qui ciblerait des personnes ayant usurpé, de longues années durant, le statut de moudjahid.

Ces dernières auraient été, nous dit-on, destinataires de courrier les invitant à restituer des sommes faramineuses équivalant à leurs pensions indûment perçues durant de longues années, souvent même depuis l’indépendance du pays. Nombreuses sont ces personnes qui sont unanimement désignées dans les villes et villages de Kabylie comme étant les moudjahidine du 19 Mars, comme on se plait à les appeler.

C’est justement à propos des sanctions qu’encourent ces faux moudjahidine que la rumeur se fait de plus en plus insistante et qui dénoncerait les agissements de certaines persones qui auraient signé de faux documents attestant leur participation à la guerre de Libération contre l’armée coloniale. Si cette rumeur se confirme, l’Etat serait en droit d’exiger le remboursement des pensions reversées à ces usurpateurs depuis 1962.

Avec cette manne providentielle, les caisses du Trésor public pourraient aider les citoyens à améliorer leur pouvoir d’achat. Cet argent récupéré, dont on ose à peine imaginer le nombre de zéros, peut rendre espoir aux harragas.

Ces êtres désespérés, qui à défaut d’une barque, ou d’un radeau, s’imagineront un jour dans un bateau de plaisance au large d’Azzefoun pour une minicroisière sur le littoral de leur pays, après une année de dur labeur largement rémunérée. Pour les jeunes de la génération actuelle, le 19 Mars ne signifie pas grand-chose à leurs yeux. La proclamation d’un cessez-le-feu précaire, en 1962, suite aux Accords d’Evian qui ont mis un terme à sept années de guerre.

En 1963, le 19 mars toujours, c’est l’Algérie qui exigeait de la France des négociations pour mettre un terme aux essais nucléaires français dans le Sahara algérien. Mais ce que les jeunes retiennent le plus de cette date, ce sont ces pseudo moudjahidine qui ont falsifié, de longues années durant, l’histoire de leur patrie.

Hafidh Bessaoudi

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