Et pour cause, la flambée des prix des matériaux de construction, constatée ces derniers mois, semble partie pour durer. En tous cas, les revendeurs ne cessent de spéculer sur d’éventuelles hausses qui ne manqueraient pas d’intervenir dans les jours à venir. Les prix actuels ne vont pas sans dissuader ceux qui seraient tentés par la construction d’une habitation.
Habituellement, à cette période, les constructeurs ne se bousculent pas, préférant attendre le printemps, plus clément, pour démarrer leurs chantiers. Ces derniers, ne fonctionnant pas à plein temps, pour cause d’intempéries, la tension se trouve de ce fait, atténuée. La faible demande ainsi induite ne manque pas d’influer sur les coûts des matériaux de construction qui atteignent leur cours le plus bas de l’année.
Cet hiver, la baisse n’a pas eu lieu et la tendance actuelle ne présage rien de bon. Au contraire, il faudrait plutôt s’attendre à pire avec le retour du beau temps qui ne fera qu’accentuer cette hausse laquelle aura certainement des incidences sur les différents chantiers, en attente de démarrage ou sur l’avancement de ceux qui sont, déjà, entamés. Si les auto-constructeurs peuvent se permettre de temporiser, en attendant de meilleurs jours, les entrepreneurs qui se sont engagés à réaliser des chantiers de l’Etat se retrouvent devant un dilemme : mener leur tâche à terme quel qu’en soit le prix, ce qui n’est pas fait pour arranger leurs affaires : ou alors, attendre une hypothétique baisse des prix, avec les conséquences qui pourraient en découler. En effet, tenus par le respect des délais, ils se doivent de livrer, sans retard, les projets dont ils sont chargés. La nomenclature (officieuse) des prix affichés chez les commerçants n’encourage guère ceux qui espèrent réaliser ne serait-ce qu’une petite baraque. Sur la place de l’ex-Michelet, le ciment frôle la barre des mille
(1 000 DA), le quintal, qu’il ne tardera pas à franchir alors qu’un camion de sable et un autre de gravelettes reviennent à, eux deux, trente mille dinars (30 000 DA). Des sommets jamais atteints. Quand au rond à béton (fer de construction), tous diamètres confondus, “il a presque doublé de prix”, avoue un revendeur, en ajoutant que “les causes de cette situation sont à chercher à la source”. Il termine en défendant ses pairs “qui cèdent les matériaux, en fonction de leur prix de revient. Ils ne demandent qu’à baisser les prix et vendre plus”.
Nacer B.
