Trouver un emploi stable est le défi que se lance tout Algérien en âge de travailler. Mais la saturation du marché du travail et la quasi-absence d’initiatives dans le sens de la création de postes d’emplois rendent la mission rude au demandeurs d’emploi, dont le nombre ne cesse de s’accroître au fil des années. Devant cette situation de passivité et de manque de perspectives, la jeunesse algérienne s’est retrouvée en proie aux différents fléaux. Ecartelée entre l’envie de s’évader vers d’autres cieux plus cléments et la quête de stabilité, les jeunes Algériens frôlent quotidiennement des situations explosives. Avec le nombre effarant de chômeurs, même si le Gouvernement s’échine à le réduire à environ 10%, la réalité que traverse le pays est des plus difficiles. Le phénomène des Harraga, le suicide et autres illustrent bien cette situation où les horizons sont plus que fermés.
Cet état des lieux appelle à une prise en charge immédiate et conséquente de ce pan important de la société. Des campagnes de recrutement ont été lancées de par le passé afin d’absorber cette main-d’œuvre. Entre diplômés en informatique, administration, médecine, le poids du diplôme ne peut rien devant le manque de postes, relève-t-on du côté des jeunes.
Pour cette année, une louable initiative a été décidée cette semaine dans le but d’apporter une solution à cette » passivité forcée » de nos diplômés. Ainsi, la Fonction publique a décidé de lancer une campagne de recrutement de quelque 3 200 cadres universitaires. C’est ce qu’a annoncé hier à Alger un haut responsable au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. » Nous allons recruter principalement des informaticiens de gestion et des cadres financiers « , a déclaré Mme Benyelles, directrice des ressources humaines au sein du ministère.
Selon d’autres informations rapportées par la presse, les jeunes diplômés seront répartis selon leur spécialité. Ainsi, les informaticiens auront la tâche de modernisation de l’outil de travail de l’administration publique et les finances pour mieux gérer et dépenser l’argent public, argue-t-on.
Aucune date n’a été avancée concernant la mise en pratique de cette initiative par les responsables du département de l’Intérieur. A titre de rappel, en 2004, une campagne similaire avait permis à plus de 6 000 diplômés de l’enseignement supérieur de trouver un emploi dans la Fonction publique.
Le ministère de l’Intérieur a décidé de faire de l’Ecole nationale d’administration (ENA) un pôle d’excellence pour la formation des futurs cadres de la Fonction publique. L’ENA est actuellement sous tutelle du ministère de l’Intérieur. Toutefois, l’administration publique peine à attirer et à garder les compétences, faute de rémunérations conséquentes. Même les récentes augmentations de salaires ne feront pas le poids devant les salaires qu’offre le secteur économique, notamment les entreprises privées.
Avec de telles initiatives et des salaires conséquents afin de pouvoir garder les fonctionnaires, le pays pourra espérer à une stabilité sociale et mettre fin à la sombre série des Harraga et du suicide.
M.M.
