L’immobilier s’enflamme, les chantiers risquent l’arrêt

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L’expression “lorsque le bâtiment va, tout va”, tire son origine des résultats concluants obtenus par les nations ayant suivi cette recommandation, car précisent ils, le bâtiment est générateur d’emploi et d’entrées de capitaux, par le fait qu’il soit lié à l’ensemble des activités commerciales, notamment la maçonnerie, la menuiserie, la serrurerie, droguerie et transports… Hélas, chez nous, un vrai coup de massue s’est abattu sur cette activité et si cette crise persiste, beaucoup de promoteurs et d’entrepreneurs ne pourront plus mener à terme les projets soumissionnés. L’ensemble des matériaux de construction, le fer, le ciment et le sable ont atteint respectivement 8 600,00 DA/quintal, 950 000 DA/quintal et 1 800,00 DA les dix tonnes. Cette conjoncture d’escalade des prix s’est répercutée sur le marché de l’immobilier, le document barème ordonnant toutes les transactions de ces biens n’est plus consulté, en raison de l’anarchie générée par les coûts en constante folie. L’autre élément non moins important est la main d’œuvre ; celle-ci voyant où est son pouvoir d’achat, considére que la journée de travail du maçon est de 1 000,00 DA alors que celle du manœuvre est à 400,00 DA. Elles devraient, selon les spécialistes, être fixées à 1 200,00 DA pour le maçon et 600,00 DA pour le manœuvre. A titre d’exemple, dans les constructions en coopératives, les F3 de 92 à 97 m2 cédés respectivement à 120 et 125 millions de centimes, soit l’équivalent de 13 000 DA/m2 en semi-fini, sont proposés maintenant à 35 000,00 DA/m2, soit toujours dans le même ordre à 320 et 340 millions. Le cas de la localité d’Aomar où on a programmé la réalisation de 400 logements en LSL, 155 en LSP et d’autres en RHP illustre bien cette perturbation des projets en construction. Certes, tous ces programmes ont connu, par le passé, les retombées négatives passagères des hausses des prix et leurs répercussions sur les délais de livraison. Cependant, jamais de mémoire, et encore moins dans l’historique du secteur du bâtiment, les matières premières n’ont évolué de la sorte vers des prix carrément inaccessibles. A ce propos, un promoteur d’Aomar nous dira son désespoir : “Nous voilà en mauvaise posture, nous étions prêts à investir dans d’autres projets, mais nous ne sommes ni dans une économie planifiée, ni dans une quelconque économie planifiée, on est bel et bien dans un souk”. Qui du promoteur ou du souscripteur fera les frais de cette anarchie ? Une question qui tient en haleine plus d’un et dont personne ne semble s’en soucier dans l’immédiat. Une chose est sûre, c’est que le projet quinquennal qui prévoit la réalisation de 100 locaux commerciaux dans chaque commune et la réalisation d’un million de logements risque de voir cet ambitieux programme ramené à la baisse.

A. Chérif

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