Le problème du chômage en Algérie est majeur et semble réveiller de plus en plus l’opinion publique médusée par une réalité amère qui la laisse perplexe tant la guerre des chiffres alimente les discussions.
Ainsi l’Etat annonce que le taux de chômage ne dépasse pas le seuil des 12 % alors que les syndicats et les experts déclarent que le chômage en Algérie a atteint la barre des 30 %. Divergence ? Ou guerre des chiffres. Tout le problème est là, et la principale victime reste le citoyen. Paradoxe dans un pays de plus en plus riche et en même temps, socialement pauvre !
Ainsi et lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Emploi, Tayeb Louh, a annoncé la création de plus d’un million d’emplois d’ici à fin 2009, un objectif réalisable d’après lui. Cette initiative s’inscrit dans les objectifs des pouvoirs publics afin de mettre fin à l’immigration clandestine et réduire ainsi le chômage qui d’après l’OMS est de 14 % de la population active.
Ce programme que le gouvernement a approuvé s’inscrit dans le cadre d’une politique de proximité visant à réduire le chômage et à créer des postes permanents dans le secteur économique. Ainsi la priorité va à la catégorie des jeunes diplômés dont 38 % sont au chômage et qui se heurtent souvent à un mur ainsi qu’un dialogue de sourds de la part des pouvoirs publics. Alors ils n’ont plus le choix que de quitter le pays à la recherche de meilleures perspectives. Le spectre du chômage qui règne en maître en Algérie cause des ravages indélébiles sur la population avec des conséquences néfastes.
Le président de la République, lors de la rencontre sur la formation des jeunes qui s’est tenue la semaine dernière à l’hôtel Aurassi, a ordonné la prise en charge des jeunes diplômés ainsi que les adolescents qui quittent tôt les bancs de l’école, en réalisant des centres de formation ainsi que des écoles de deuxième chance comme cela est le cas en France. Aussi lors de son discours, le Président Bouteflika a fait appel aux investisseurs algériens et étrangers à contribuer davantage dans la lutte contre le chômage, tout en affirmant que l’Algérie a besoin de tous ses enfants en déclarant que l’immigration n’est pas la solution tout en promettant que la prise en charge de cette frange de la société n’est qu’une question de temps.
De son côté, le ministre de la Solidarité nationale Djamel Ould Abbès et en collaboration avec le ministère du Travail, a annoncé la mise au point prochainement de la stratégie 2009-2015 visant la création de 45 000 emplois permanents pour réduire le chômage et ouvrir des horizons pour les jeunes afin d’investir et ce, en octroyant des microcrédits tout en appelant les entreprises nationales et étrangères qui investissent en Algérie à contribuer à la réduction du chômage en subventionnant l’emploi des jeunes à hauteur de 80 % en créant des emplois dans la durée. Comme il lance un appel à toutes les parties concernées de contribuer afin de régler ce problème majeur qui pousse les Algériens à se lancer dans une aventure incertaine et ce, au périple de leur vie. Ce plan de réforme est plus que nécessaire s’il s’avère juste car malheureusement les autorités promettent souvent des projets utopiques.
Merbouti Hacene