Se classer troisième au championnat d’Algérie de boxe et décrocher une coupe militaire dans la catégorie des 54 kg n’est peut-être pas un grand exploit aux yeux des sportifs mais ceux qui ont suivi les prestations de ce jeune pugiliste, vous diront qu’il est sur la bonne voie.Jugurtha Lekmi, à peine vingt-deux ans, a inscrit son nom dans le palmarès de la boxe algérienne en arrachant cette saison la coupe d’Algérie militaire à Ben Aknoun. C’est son premier titre majeur chez les seniors. Lors du championnat d’Algérie qui s’est déroulé à Tizi Ouzou, Jugurtha s’est brillamment illustré. En demi-finales il est tombé sur le champion d’Afrique Ouradi Abdelhalim, le meilleur de la catégorie des 54 kg. Il s’est logiquement incliné mais avec les honneurs puisqu’il s’en sort avec une médaille de bronze. «J’ai fourni une prestation honorable devant Ouradi mais le combat livré à Soltani en quart de finales m’a essoufflé. Mais dans l’ensemble, je dirais que cette troisième place est déjà un bon résultat et je tâcherai de bien faire pour remporter le titre la saison prochaine». Pour ce jeune sociétaire de l’ES Sikh Oumeddour relevant de la ligue de Tizi Ouzou, les challenges sont connus en boxe «Gagner des titres pour espérer, frapper à la porte de l’équipe nationale. Avec mon entraîneur Brahim Hamadache je travaille dans de bonnes conditions». Quand Jugurtha parle de moyens on sait à quoi il fait référence. Pratiquement tous les grands clubs de Tizi Ouzou qui faisaient la fierté du noble art kabyle tournent au ralenti et d’autres ont carrément disparus à 1’image de la grande école de Ouaguenoun. Lui-même il a connu différents clubs. Il a débuté la boxe à treize ans au sein de l’Olympique de Tizi Rached sous la conduite de Achour Dehdouz. «C’est grâce à lui que j’ai appris les rudiments de la boxe durant cinq années où j’ai remporté une médaille de bronze chez les juniors (48 kg). Ensuite j’ai opté pour la JS Boukhalfa où j’ai passé une année avec l’entraîneur Nacer Erouane.Depuis quatre ans je suis sociétaire de l’ES Sikh Oumedour sous la direction de Brahim Hamadache». Avec cet entraîneur Jugurtha Lekmi a beaucoup progressé. Mais beaucoup reste a faire. «Je travaille pour m’améliorer sur tous les plans et je sais que le chemin est encore long», nous déclare modestement notre jeune prodige qui se prépare déjà pour le prochain championnat national avec comme seul et unique objectif, le titre suprême et surtout taper dans l’œil du staff technique national. «Porter les couleurs nationales est un rêve de tout sportif mais je sais que pour y arriver il me faut encore du travail pour le mériter», conclut-il avant de nous lancer : «Vous savez à Tizi Ouzou la boxe n’attire plus les jeunes comme avant en raison de l’absence de moyens au niveau des clubs. Alors pour rivaliser avec les meilleurs du pays il faut mettre les moyens sinon j’ai peur que la boxe va complètement disparaître en Kabylie».L’appel est lancé. A bon entendeur salut.
A. C.