La Dépêche de Kabylie : Depuis quand êtes-vous à la tête du RCS ?
M. Kebbi : J’ai pris l’équipe en 1998 alors qu’elle était en championnat de wilaya. En 2000, soit deux ans après mon arrivée, elle a accédé en Régionale III.
Vous avez raté l’occasion en 2005/2006, pouvez-vous nous en donner les raisons ?
En 2005/2006, on a renforcé l’équipe par le recrutement de 6 joueurs expérimentés, évoluant précédemment à l’ORBA. Mais comme tous les clubs, le RCS a rencontré des problèmes d’ordre financier, ce qui a fait que nous n’avons pas pu honorer nos engagements en matière d’emploi et des salaires que nous avons promis aux joueurs pendant que d’autres clubs offraient aux leurs, en sus, des primes de match. Nos joueurs se sentant trahis s’étaient démobilisés et ne donnaient plus le rendement qu’il fallait, mais on a terminé quand même dans l’antichambre de l’élite.
Le pire est arrivé en 2007/2008 où l’équipe seniors s’est retirée carrément de la compétition. Quelles en étaient les causes ?
Rétrogradé en préhonneur de Béjaïa, le club était confronté à une asphyxie financière qui s’était aggravée. Quand je suis arrivé, je l’ai trouvé endetté de 150 millions de dinars mais cette saison la dette a atteint 650 millions de dinars. La mairie nous a alloué la modique somme de 80 000 DA, la DJS 100 000 DA et l’APW 150 000 DA, soir un total de 330 000 DA. Je devais donc payer 150 000 de dinars de frais d’engagement et il ne me resterait que 180 000 DA pour faire tourner l’équipe seniors et les petites catégories, chose impossible car plus personne ne nous prêtera encore de l’argent. Alors la solution pour moi était toute simple : mettre au vert l’équipe seniors pour n’engager que les petites catégories qui ne nécessitent pas beaucoup de frais.
Quels sont ceux qui vous aident et ceux qui ne le font pas ?
Nous remercions le ministère de la Jeunesse et des Sports lequel pour la première fois nous a offert des équipements (tenues, ballons, souliers) même si c’est risible de donner 11 paires pour les 23 joueurs qui composent l’effectif de l’équipe, ce qui fait qu’un joueur qui sort doit céder ses chaussures à celui qui rentre. Je remercie également l’APC pour nous avoir affecté un bus pour le transport mais elle doit faire encore plus d’efforts pour nous aider à renflouer les caisses du club qui sont pratiquement vides. La DJS et l’APW aussi doivent, pour cela, donner des subventions conséquentes. Enfin nous lançons un appel à tous les Seddoukois, autorités locales, investisseurs, etc., pour aider leur club qui en a bien besoin, leurs contributions seront salutaires, sans cela, même les petites catégories sont vouées à disparaître les saisons à venir.
Entretien réalisé par L. Beddar
