Précarité sociale : tant que l’herbe est verte…

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C’est malheureusement la triste réalité : des citoyens vivent… d’herbe verte que ce soit à la périphérie de Saharidj où à Vouhven et Oughazi dans la commune de M’chedallah ou enfin à Douba, commune d’Ahnif. Les champs et tout autre espace vert sont pris d’assaut par des nuées de femmes et d’enfants qui partent cueillir certaines herbes consommables pour garnir le fond de leurs marmites, balluchons ou sacs en jutes sur le dos. Nous les rencontrons partout ces femmes dont leur seul accoutrement vestimentaire laisse deviner facilement leur situation sociale. Leurs regards, qui ne trompent pas, laissent comprendre que ce n’est pas par gaieté de cœur qu’elles s’adonnent à cette activité, mais hélas par nécessité absolue. Nul ne peut rester insensible devant ce tableau de misère qui nous catapulte vers la période de l’occupation coloniale. Comment serait-il autrement quand aucun mécanisme n’est enclenché pour protéger cette large catégorie de la population défavorisée dont le pouvoir d’achat ne cesse de régresser au fil du temps jusqu’à disparaître complètement ? Que faut-il de plus pour chatouiller la conscience de ceux qui nous gouvernent ? Devant une population reconvertie par la force des choses et la bêtise des hommes en… herbivore. “Tant que l’herbe est verte, il n’y a pas de problèmes”, nous disait une femme d’un certain âge que nous avions abordé en bordure de la RN 5, à Ahnif…Et quand l’herbe sera sèche ? Telle est la question qui nous taraude l’esprit. La réponse est très simple : ces herbivores forcés auront droit à un régime de… “bagnards” au pain sec et à l’eau. C’est tout simplement scandaleux au moment où le baril de pétrole franchit la barre de 110 dollars.

Omar Soualah

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