Pluies et neiges salvatrices

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Ce spectre de la sécheresse était suivi de lourdes conséquences telle que la cherté des aliments de bétail, dont les prix ont eu des envolées vertigineuses, paradoxalement au bétail qui a vu ses prix dégringoler en cascade. Par bonheur, le printemps est des plus beaux cette année et a ramené avec lui beaucoup d’eau, ce qui a fait que l’amertume a cédé la place à l’enthousiasme chez les agriculteurs heureux et joyeux, eux qui ont repris les chemins des champs pour travailler de plus belle leurs terres nourricières car sachant que la saison est bonne et que les productions agricoles seront meilleures aussi.

Des superficies importantes ont été mises en valeur. Des fumées blanches émanant des brasiers géants sont visibles de très loin, et là où le regard se pose c’est la phase de nettoyage des champs par les débroussaillements qui se font en même temps que la taille des arbres.

Cette phase est suivie par les labours qui, à défaut de bœufs, se font par tracteurs à chenilles. Certains paysans disent que ces derniers remuent bien la terre — ce qui est bon pour l’arbre, mais d’autres les trouvent néfastes en soutenant qu’ils déterrent les racines, ce qui freine le développement de l’arbre touché quand il n’est pas mort. Ce qui est surprenant, c’est la mobilisation des agriculteurs pour le greffage des arbres. On ne parle que de ça dans les villages, depuis d’ailleurs la tenue de la dernière foire de l’huile d’olive à Akbou, où les techniciens de l’ITAF ont appris aux paysans plusieurs techniques de greffage d’oléastres (Azeboudj). Bonne note est prise ces derniers, à ce qu’il paraît, puisque le greffage d’oléastres détient la part du lion, ce qui va augmenter considérablement l’effectif des oliviers.

Pour d’autres causes aussi l’olivier est vénéré et adulé par la population grâce aux vertus de l’huile d’olive utilisée aussi bien en gastronomie qu’en médecine traditionnelle. La médiocrité de la production de l’olive des deux dernières années a fait que les prix de l’huile d’olive ont connu cette année des hausses vertigineuses dépassant parfois le double.

Le travail de la terre mené laborieusement et minutieusement ne sera pas vain eu égard à la floraison de l’olivier qui a déjà commencé où l’on aperçoit même des grappes bien remplies sur les branches, et le moins que l’on puisse dire pour cela ce sont bien sûr tous les efforts consentis par les agriculteurs qui seront récompensés car cette bonne floraison augure inéluctablement une très bonne production d’olives pour cette année. Les autres cultures ne sont pas en reste : les agriculteurs préparent déjà leurs faucilles pour entamer dans un mois environ la campagne des fourrages dont la production s’annonce bonne comme d’ailleurs les céréales aux côtés des légumes secs. Même si de petites superficies sont emblavées, les productions escomptées seront satisfaisantes.

Ce sont tous ces paramètres qui font dire aux paysans que la saison est belle et bien sauvée. De plus, rien ne porte à croire qu’il n’y aura plus d’autres pluies à l’avenir.

L. Beddar

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