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Guerre des chiffres à Tizi-Ouzou

Les chiffres se livrent sous forme de bataille de qui a le mieux mobilisé ses adhérents. Même si sur le terrain, l’ensemble des secteurs de la Fonction publique est sérieusement perturbé par cette grève de deux jours de la Cnsafp et de trois jours pour l’IAFP, l’adhésion à cette action n’a eu de répondant que dans l’après-midi du premier jour.

Selon le président de l’Unpef (l’Union nationale des professeurs de l’enseignement fondamental) le taux de suivi dans l’enseignement a atteint les 80% voire 85% dans certaines localités (voir entretien). Entre 60 et 65% de taux de suivi nous a été, par contre, communiqué par Salem Kessili, coordinateur de wilaya du Satef (Syndicat autonome du technique et de l’enseignement fondamental). Pour le coordinateur du Snapap, Mohamed Amazouz,  » il aura fallu intervenir dans certains établissements pour sensibiliser et mobiliser les fonctionnaires à la grève, car ils manquent d’informations sur notre syndicat qui est au stade embryonnaire pour sa structuration. » M. Amazouz signale néanmoins que dans sa localité, à Draâ El Mizan, le taux a atteint les 80% dans les écoles primaires : « Seul un établissement du primaire a travaillé ce matin (hier matin, ndlr) pour avoir reçu un inspecteur, mais dans l’après-midi, tout le monde a suivi le mot d’ordre de l’IAFP, » rassure-t-il, avant d’avouer que le taux de suivi pour ses adhérents ne dépasse pas les 25% à l’échelle de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Mais c’est l’enseignement secondaire qui semble avoir réalisé le plus fort taux de suivi, à en croire le coordinateur du Cnapest (Coordination nationale autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique), Arezki Khelifa. Le taux de paralysie dans les lycées a ainsi atteint les 90%, avant-hier.

Le plus faible taux de suivi est celui enregistré dans les établissements de l’enseignement et la formation professionnels  » faute de structuration  » dira le représentant syndicale des établissements de l’enseignement et la formation professionnels (EFP-Satef) affilié au Satef, Marzouk Lounis. Celui-ci signale que seul 10% des enseignants de ce secteur ont observé la grève à l’échelle de la wilaya excepté deux établissements, de Ain-El-Hammam et de Larbaâ Nath Irathen, où le taux a atteint les 80%. L’université Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou a également été paralysée par la grève initiée par le Cnes affilié à la Cnsafp. Faute d’avoir réussi à se rapprocher des membres de ce syndicat, des étudiants nous ont affirmé que l’ensemble des facultés était à l’arrêt avant-hier.

Même constat au CHU Nedir où  » tous les services  » étaient en grève hier, à en croire le Dr Bellasla, président de wilaya du Syndicat national des maîtres assistants en services médicales (Snmasm) affilié à l’IAFP. Néanmoins, ces chiffres sont battus en brèche par des sources policières qui parlent de seulement 18% de suivi dans tous les secteurs confondus. A rappeler que les trois syndicats (Snapap, Satef et Cnapest) affiliés à la nouvelle organisation Intersyndicale autonome de la Fonction publique de Tizi-Ouzou, tiendra un sit-in aujourd’hui dès 11h devant la direction de l’éducation, parallèlement à celle des délégués nationaux qui observeront la même action devant la Chefferie du gouvernement à Alger.

M.A.T.

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