» Les richesses du pays sont mal distribuées  »

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« Les richesses du pays sont mal distribuées, » devait-il avouer dans la foulée lors de son intervention, hier-sur les ondes de la Chaîne I. M. Ould Abbès qui intervenait sur le phénomène d’El Harraga, a ajouté que le problème de l’emploi  » est au centre des débats engagés avec les jeunes, notamment ceux de l’ouest du pays.  »

Se voulant rassurant dans son discours, le ministre a eu du mal à relater son passage dans la wilaya de Tiaret où une dizaine de jeunes ont été repêchés sans vie, la semaine écoulée, suite à cela, des émeutes ont émaillé leur enterrement. Tout en récusant l’appellation de Harraga, l’invité de la Chaîne I a indiqué que le phénomène de l’immigration clandestine existe depuis toujours.

Selon le ministre,  » 775 Algériens ont été expulsés des pays européens « , et d’ajouter qu’en 2007,  » 1 568 jeunes ont été interceptés par les gardes-côtes, dont 1 300 ont été sauvés in extremis d’un danger de mort imminent ».

Pour le ministre,  » les chiffres ne sont pas en évolution « .

Pour étayer sont idée, le représentant du gouvernement a expliqué que la vigilance des services de sécurité et la surveillance renforcée des côtes algériennes  » ont permis à ces mêmes services de mettre la main sur ce nombre de jeunes candidats à l’immigration clandestine.  »  » 66% des immigrants clandestins sont issus de l’ouest du pays, contre 34% de l’Est, 1,07% du Centre du pays et seulement 0,035 viennent du Sud « , a révélé le ministre. Les regards de ces jeunes candidats à la mort dans le large méditerranéen lorgnent vers la Sardaigne, l’Italie et les autres villes côtières du sud de l’Espagne et de l’Italie.

M. Nasser Djabi, sociologue qui intervenait dans l’émission, a souligné que le problème El Harraga ne doit pas être limité aux seuls problèmes économiques, car selon lui,  » le problème est complexe « . Il a cité les problèmes d’ordre sentimentaaux et sexuels. Sur ce point, il a expliqué que  » la qualité de vie  » que mène la jeunesse de nos jours exige d’autres loisirs.

Il a énuméré le côté sentimentale et sexuel où les jeunes Algériens ne peuvent  » ni sortir avec leurs copines, l’absence d’infrastructures culturelles et de loisirs « , sont aussi, selon M. Djabi, des facteurs qui peuvent pousser à El Harraga. D’autres aspects de la vie sociétale ont été abordées par le sociologue. A titre d’exemple, il a cité les chamboulements qu’a connus la famille algérienne comme les changements démographiques et le recul de l’âge de mariage. Sur ce point, M. Djabi a souligné que l’Algérien se mariait à un âge variant entre 20 et 23 ans, aujourd’hui, la moyenne se situe à un âge supérieure à 30 ans. La violence aussi, selon M. Djabi, découle de cette frustration.  » La violence dans les stades, la drogue…, sont la résultante des frustrations sexuelles « , a-t-il souligné.

De son côté, et sur le même ordre d’idées, le ministre de la solidarité a souligné que  » l’invasion culturelle via les satellites et les télévisions étrangères ont contribué à modeler un regard autre que le nôtre de la vie, car a-t-il ajouté, nos jeunes recréent ce mode de vie chez nous.  » Abordant les solutions idoines à ce phénomène, le ministre a relevé que les solutions doivent être collectives.  » Toutes les institutions de l’Etat sont concernées par ce problème,” a encore indiqué le ministre.

 » Les commerçants de la mort seront pourchassés par tous les moyens de l’Etat « , a indiqué le ministre à propos des voies et moyens établis pour mettre fin à ce cauchemar.

Pour le ministre, il est inconcevable que ces gens qui proposent à nos jeunes des voyages dans des barques de fortunes  » seront épargnés par la loi. » Par ailleurs, le ministre a mis l’accent sur la politique de la jeunesse initiée par le président de la République. A titre de rappel, la rencontre entre les walis et le gouvernement dédiait à la jeunesse tenue le mois d’octobre de l’année écoulée, prévoit des mesures d’aide et de faciliter, avec la mise sur pied de cellules d’écoute pour les jeunes,  » sont d’ores et déjà sur le terrain, a informé le ministre. D’autre part, M. Ould Abbès a déclaré qu’un “Observatoire méditerranée contre l’immigration clandestine” est mis sur pied. Une manière, selon le ministre, de coordonner les efforts des pays concernés afin de trouver une solution au problème.

Mohamed Mouloudj

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