Du point de départ, le campus de Hasnaoua, les étudiants ont arpenté la rue Ahmed-Lamali à hauteur du CHU de Tizi-Ouzou, dans le calme et sans le moindre incident.
Disciplinés, organisés, et sous les regards d’un nombre, important de policiers en civil, les étudiants ont donné, hier, une leçon magistrale aux partis politique de la région. Franchissant des banderoles qui cadraient avec la revendication culturelle et scandant des slogans propres au mouvement culturel, d’avril 80, la progression de la marche se faisait dans le calme.
Déjà, la veille, jusqu’à une heure tardive, les organisateurs de la marche des étudiants, membre de la CLE (Coordination locale des étudiants), ont connue des vertes et des pas mûes de la part de militants politiques RCD et du FFS à un degré moindre et ce, en présence de Karim Tabou. En effet, à défaut de pouvoir assumer des slogans politiques hostiles à la 3ème mandature de Bouteflika s’opposant à la révision de la constitution, 5 banderoles de ce genre sont vainement imposées par des militants du RCD sur instruction de leur directeur.
La CLE a réussi à déjouer un plan de manipulation qui ne s’est pas arrêté la veille puisque à la tenue de la marche, ils sont revenus à la charge vainement, grâce à la vigilance accrue de la coordination locale des étudiants.
Défendant à tue-tête, l’indépendance et l’“autonomie” de leur action, les étudiants de Tizi-Ouzou bien encadrés par la CLE ont réussi une mobilisation ainez large avec la précaution de garder à distance des tentatives de récupération.
La marche de la CLE, hier, à Tizi-Ouzou, a pu rassembler plus de 2 000 étudiants dans la totale diversité politique et sans sortir du cadre accord. Lorsque la foule est arrivée à la “Place des Martyrs” érigée à la mémoire des 126 martyrs du Printemps noir, une minute de silence a été observée sur les lieux, pour reprendre ensuite le chemin en direction du tribunal de Tizi-Ouzou, afin d’exiger le retrait des 26 plaintes contre des étudiants.
Devant le tribunal, les étudiants observent un sit-in d’une demi-heure en guise de protestation et scandent des slogans hostiles à la justice. La tension monte d’un cran et il a fallu l’intervention des membres de la CLE, pour canaliser et contenir la colère. Chemin faisant, prend la direction du siège de la wilaya sans débordement aucun, arrivé devant le siège de la wilaya, un membre de la CLE fait la lecture de la déclaration des étudiants et dégage 7 étudiants pour constituer la délégation que le wali allait recevoir, afin de lui faire part des doléances de la communauté estudiantine de Tizi-Ouzou, s’agissant des 26 plaintes à retirer et de 5 étudiants frappés d’interdiction d’obtenir leur passeport, pour le motif, disent-ils, d’activités et d’engagement dans les luttes syndicales à l’université. Aux environs de 14 h, la foule s’est dispersée dans le calme, le wali a pris acte des doléances sans s’avancer sur quoi que ce soit.
Khaled Zahem