Pourquoi cette sourde oreille ?

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Si dans d’autres régions ce moyen de développement est classé «commodité» dans ces deux communes, cela revêt les caractéristiques d’une «nécessité absolue» en raison d’abord de leur climat exceptionnellement rude car situées en haute montagne, ensuite durant la longue période d’hiver qui frôle les moins six (-6) degrés, soit du début novembre à la fin avril, à chaque tempête de neige, et elles sont fréquentes et abondantes. Ces deux communes, qui comptabilisent ensemble pas moins de dix-huit villages, se retrouvent bloquées et isolées durant plusieurs jours, d’où la nécessité pour chacun des habitants de recourir au stockage de plusieurs bouteilles de gaz qu’ils entreposent à l’intérieur même de leurs domiciles sans aucun système de sécurité, d’où de nombreux accidents mortels qui se produisent chaque hiver. Des accidents dus en majorité à l’état de ces bonbonnes usées à force d’être manipulées sans aucune précaution par les livreurs qui les jettent du haut des bennes des camions directement sur le sol dur, ce qui explique leur état cabossé et déformé. Il est fréquent de tomber sur des bouteilles qui présentent des «fuites» et qui déciment des familles entières. Malgré de nombreuses pétitions des citoyens, appuyées par les élus et le mouvement associatif, l’Administration continue à faire la sourde oreille à cette revendication légitime pour plus de 2 500 habitants. Ainsi, le mépris commence à se faire ressentir auprès de la population. La seule évocation du «gaz de ville» produit un effet de colère général. Rien qu’a Saharidj la pression exercée par les citoyens sur l’APC à propos de l’inscription d’un projet de raccordement a contraint le P/APC, et cela pour faire baisser la tension, à placarder sur les places publiques les copies d’une correspondance adressée dans ce sens à la wilaya et Sonelgaz, avec l’espoir de faire patienter la population. Ces citoyens disent qu’il n’y a plus aucune raison valable pour qu’on continue à les ignorer maintenant que la santé économique du pays est en plein essor et que ces deux localités sont distantes d’à peine quatre kilomètres à vol d’oiseau de l’une des plus importante station du gaz naturel de Beni Mansour. De plus, ce réseau de gaz est arrivé à Chorfa, à quelques encablures d’Aghbalou et à M’chedallah très proche de Saharidj. Combien de fois les boulangeries de ces localités se retrouvent à l’arrêt lors de chaque panne d’électricité que le moindre coup de vent provoque été comme hiver. Sur un autre volet l’absence du gaz de ville dans ces villages se répercute négativement sur l’environnement : à chaque hiver des saignées catastrophiques sont provoquées dans ces forêts par de simples citoyens et des bûcherons de métier pour l’acquisition du bois de chauffage, passe encore quand il s’agit du pin d’Alep ou du chêne vert. Il arrive

souvent-nécessité oblige-que l’on s’attaque aussi aux pins noirs, aux sapins et aux cèdres malgré toute la vigilance. Quels que soient les moyens utilisés, les services des forêts et ceux de l’environnement ne pourront jamais surveiller ces immenses forêts. Ces mêmes services doivent s’impliquer et joindre leurs voix à celle de la population pour accéder au gaz de ville sachant que c’est un moyen direct et important pour la protection des forêts et de l’environnement et leur préservation. Les citoyens de ces deux communes «oubliées» nous ont approchés pour alerter les autorités compétentes à travers nos colonnes sur cette injustice. Nos interlocuteurs précisent qu’ils ne baisseront pas les bras tant que leur revendication des plus légitimes ne sera pas satisfaite.

Omar Soualah

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