“Trouvez-vous normal que les moudjahidines qui ont payé de leur sang, ont sacrifié leur vie pour que l’Algérie vive indépendante se retrouvent aujourd’hui humiliés par cette même Algérie ?” La question émane d’un ancien maquisard qui s’est présenté dans un bureau de poste pour la cinquième fois pour toucher sa pension, en vain. Celà se passe au village de Tala Athmane relevant pourtant de la commune de Tizi-Ouzou, chef-lieu de la wilaya.
Ce maquisard n’est malheureusement pas seul dans son cas puisque c’est toute cette frange qui reste sans revenu depuis le 15 du mois en cours. “Normalement on touche nos pensions chaque trimestre, déjà qu’on a du mal à joindre les deux bouts mais, en plus maintenant, on nous renvoie comme ça, sous prétexte que le bureau de poste ne dispose pas de liquidités. Mais ce n’est pas sérieux tout ça. Va-t-on mendier alors?”
Une vieille femme, réclame sa pension de veuve, elle aussi, en vain. Les retraités “locaux” qui ont aussi l’habitude de toucher leur retraite dans ce bureau de poste se retrouvent devant la même situation. Le drame dans cette affaire, c’est que le problème perdure depuis le 15 du mois en cours et le directeur du secteur aurait été avisé par le responsable local, peine perdue, ça n’a servi à rien. Les citoyens, anciens maquisards dans leur majorité continuent de pointer chaque matin à ce bureau de poste pour reposer la même question : “Y a-t-il de l’argent pour nous payer ?” Quelle triste humiliation à laquelle les responsables sont sommés de mettre fin. Il y va d’une question d’honneur envers ces hommes et femmes grâce à qui l’Algérie est debout.
Sofiane O.