»Une société sans syndicats est vouée à tous les dérapages »

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Selon Zoubir Messaoudi, coordinateur de wilaya du Cnapest de Bouira, la mouvance syndicale est loin d’être inutile si les travailleurs s’impliquent davantage dans les luttes ouvrières. Pour ce dernier, même si le Cnapest est un pionnier de la lutte syndicale, d’autres syndicats peuvent réussir le combat.

D.D.K. : Quelle est votre appréciation de la mouvance syndicale à Bouira ?

M. Zoubir : Au niveau du secteur de l’éducation, le Cnapest est la seule organisation syndicale qui a fait ses preuves sur le terrain. Le Snte et l’Umpef sont légèrement implantés au niveau de certains établissements scolaires, mais ils sont loin de faire l’unanimité lors des décisions prises par leurs syndicalistes. De même pour le Snapap, qui représente l’administration publique. Un syndicat pourtant bien implanté mais victime de division et de luttes intestines au niveau de son appareil. L’Ugta selon notre vision est aussi vide de sa substance et la base est inexistante.

D’où la nécessité de créer de nouveaux syndicats autonomes ?

Une société sans syndicats est vouée à tous les dérapages possibles et imaginables. C’est un contrepoids pour le pouvoir en place. Le syndicalisme est impératif en Algérie, surtout après tant d’années de chape de plomb, d’unicité de pensée, d’unicité de décision. Il faut faire face à la mondialisation et à la globalisation. Le Cnapest a longtemps fait cavalier seul, nous l’avons lourdement ressentis mais nos efforts n’ont pas été vains. Des pensées sont en train de se cristalliser et il existe plusieurs tentatives pour créer des syndicats autonomes. Dans peu de temps vous entendrez parler du Cnapem, syndicat pour les enseignants du cycle du moyen qui s’inspire de notre expérience.

L’avenir prospère des Algériens transitera donc par le syndicalisme ?

Les mentalités sont difficiles à changer, l’appareil de l’Etat est difficile à démonter, mais je reste convaincu que l’avenir des travailleurs, tous secteurs confondus, passe obligatoirement par la lutte syndicale. Et nous syndicalistes sommes déterminés à faire la lumière sur nos problèmes en premier lieu les milliards des œuvres sociales de l’éducation sur lesquels nous revendiquons nos droits.

Entretien réalisé par Hafidh B.

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