Un mausolée profané avec acharnement

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A l’intérieur du petit mausolée de Sidi El Hadj du quartier de Tabellout se trouvait depuis des lustres, à l’instar d’ailleurs des autres saints de la région, une sorte de catafalque en bois sur lequel les femmes viennent poser des coupons de tissu qui sont par la suite remis aux familles pauvres.

Cette pratique ancestrale avait diminué ces derniers temps mais n’a pas disparu. Un ou des illuminés, adversaires certainement de ce procédé, avaient saccagé ce catafalque sans dérober quoi que ce soit de ce lieu. Après des recherches, les fidèles de la région l’avaient retrouvée en morceaux et l’avaient récupérée pour la reconstituer et la remettre à sa place.

Hélas ! Le ou les destructeurs avaient refait le même coup le soir même tout en emportant ces morceaux de bots pour qu’il n’y ait plus de monument à cet endroit.

En accomplissant ce forfait, ces derniers avaient laissé des banderoles et des écrits à même les murs, rappelant l’unicité de Dieu et demandant aux gens de ne croire en rien d’autre que Dieu.

“Je ne comprends pas pourquoi on s’est pris à ce mausolée, on ne le vénère pas comme un Dieu. Certes, les gens viennent de temps à autre allumer des bougies et si cela les réconforte pourquoi pas ?” nous dit Rachid d’un air désolé.

Son compagnon, Fodil, plus énervé, enchaîne : “C’est de la bassesse ce genre d’actes. En quoi ce mausolée dérange-t-il celui on ceux qui ont fait cela ? Vos ancêtres les considéraient comme des saints, nous en faisons de même tout en croyant à l’unicité de Dieu et en restant bons pratiquants”.

C’est une première dans la commune d’Aokas qu’un mausolée soit profané et cela par deux fois en une dizaine de jours. Quelle visée a cet acte ?

A. Gana

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