« Les Royaumes berbères ressuscités : la Grèce contre Rome », est l’intitulé de cette conférence, animée par le docteur en archéologie et histoire de l’art Mahfoud Ferroukhi. Cette conférence, appréhende comme thème, une synthèse des résultats récents de près de vingt ans de recherche sur l’histoire de l’art antique en Algérie. Ces travaux traitent de la période royale du Maghreb, plus précisément de l’image des rois à partir des portraits et sculptures de l’antique Iol-Caesarea-Cherchell, capitale du roi Juba II (25 av. J-C, à 24 après J-C).
Une relecture de l’histoire et l’étude de la représentation iconographique des rois berbères montrent le caractère exceptionnel de leur choix artistiques, indiquant par là une réelle indépendance. l’exposé de ces travaux révèlent également la méthodologie déficiente de certaines études référentielles qui concernent cette dynastie : une méthode traditionnelle et académique qui se fonde essentiellement sur des analyses stéréotypes et, dans le cas des royaumes numides, ce type d’approche est totalement inadapté.
Depuis Syphax et Massinissa jusqu’à Juba II et Ptolémée c’est une véritable civilisation durant laquelle l’art de la cour se développera en épousant les courants grecs.
Depuis environ 230 avant Jésus-Christ jusqu’en 40 après J-C, c’est la dynastie numide qui règne sur la majeure partie des territoires maghrébins à travers le récit de cette conférence, le docteur Mahfoud Ferroukhi, a proposé au public un regard totalement nouveau sur cette famille royale de l’Algérie antique à l’aide d’exemple précis que Iol-Caesarea-Cherchell est un des grands centres artistiques qui se sont développés autour du bassin méditerranéen.
Une richesse étonnante d’œuvres d’une rare beauté. Attaché à la Grèce, influencé par les ateliers de Pergame, Juba II, le Numide, malgré la pression de Rome va rompre avec la tradition des autres provinces sous domination romaine il affiche sa différence en pérennisant le choix artistique ancestral.
Par ailleurs, et durant l’Antiquité, l’Egypte, la Grèce et Rome ont fortement influencé les pays du pourtour méditerranéen.
A partir de la fin du 3e siècle avant Jésus-Christ la Numidie, hormis les relations humaines et commerciales qu’elle entretenait avec les autres peuples, a évolué au rythme des développements civilisateurs. Les Numides ont intégré dans leur religion et leurs rites certaines croyances comme ils ont su assimiler les formes et les tendances artistiques.
Avant Rome l’existence d’un art numide inspiré de ces mouvements artistiques est attesté notamment par l’architecture des monuments funéraires.
Les constructions partiellement conservées des mausolées du Khroub, du Médracen ou de celui dit « des rois de Maurétanie » tout près de Cherchell, en sont des témoins très édifiants. Cette période importante de l’histoire liée aux lointaines origines de l’Algérie demeure, quoiqu’en dise, mal appréciée ou même occulté.
Kafia Aït Allouache
