Du punch et du style

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Ils sont rares de nos jours ces puncheurs et danseurs hors pairs dont on ne se rassasie jamais d’admirer le style sur les rings. Ce sont du moins des qualités que le jeune Mohamed Ouchelli de la section de Boukhalfa (Tizi-Ouzou) tente d’acquérir. A le voir s’adonner à ce sport, même lors des entraînements, on reste hypnotisé par son art noble au sens propre du terme de danser et de combattre. L’esquive, le direct, le crochet, de gauche ou de droite, uppercut et le K.O. ! Ça fait certes “plaisir” de voir cet échange de coups qui font mal entre deux pugilistes sur un ring, s’affrontant seul à seul, sous la supervision d’un arbitre et les cris d’encouragement de “fans ou de son adversaire”. “Frappe-moi que je te frappe !”, semblent se dire les pugilistes sitôt que le gong retenti. On n’entend que les appels de l’arbitre vous invitant à boxer : “Boxe ! Boxe !” La fatigue, la sueur, le son des coups de poings, l’accroche, l’enchevêtrement de bras… Des tapes vous invitant à vous séparer de votre adversaire. “Boxe ! Boxe !” Vous n’entendez plus rien, vous ne voyez plus rien, hormis les yeux et les poings redoutables de votre adversaire, vous fixant et cherchant à vous acculer, à vous envoyer au tapis. Le cœur battant, le muscle tétamisé, cherchant à frapper plus fort. Votre cœur, comme votre entraîneur, vous invitent à cogner, à esquiver les coups et à en donner à votre adversaire. Vos jambes veulent vous élever plus haut “Cogne ! Cogne !”, entendez-vous. Un swing vous siffle à l’oreille ou vous écorche le visage. On n’a plus envie de s’arrêter. Riposte forte, sans sentiment. L’uppercut ou le crochet sur la tempe. Votre adversaire vacille, genou à terre… vous exultez. La victoire ! La boxe, le noble art ! Les sifflets et les cris de votre nom vous tirent de votre euphorie victorieuse, de votre perte d’esprit d’avoir trop cogné et trop fait plaisir, de l’avoir vaincu d’avoir résisté. Le noble art est ainsi fait. Ses sensations sont redoutables, parfois douces, parfois douloureuses et méchantes, pour peu que l’on ne perde pas l’équilibre par quelque swing vous envoyant dans les étoiles. C’est ce qui semble se dégager de l’esprit du jeune Mohamed Ouchelli, un enfant qui a tout abandonné pour se vouer corps et âme à l’art des rings, ensorcelé par une victoire, une médaille d’or en catégorie espoirs. C’était au mois d’avril dernier. Il a été fasciné et ne veut plus arrêter son “art” noble.

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