A tour de rôle, les étudiant ont défilé sur la tribune improvisée à l’occasion pour crier leur ras-le-bol et leur crainte de voir leurs liberté bâillonnée.
Même en cette journée d’examens, les étudiantes et les étudiants ont répondu favorablement à l’appel lancé la semaine écoulée par les animateurs du comité autonome de la faculté. A titre de rappel, l’agression d’un étudiant et l’intimidation d’autres couples par les agents de sécurité a attisé l’ire des étudiants, lesquels jurent de défendre leur liberté face à une inquisition des plus menaçante.
Lors des prises de paroles, les étudiants ont rappelé, chacun de son côté, les multiples luttes menées par la communauté estudiantine afin de » garantir un minimum de liberté dans un océan d’intolérance. » L’université, lieu d’épanouissements intellectuel et socioculturel, redevient chez nous » un cadre de modelage des mentalités selon les l’idéologie islamiste et répressive « , nous dira un étudiant en 1ére année de magistère en langue et culture françaises.
De son côté, l’étudiant victime de l’agression a souligné qu’il est prêt » à sacrifier ses examens de fin d’année dans le but de remédier à cette situation » qu’il a jugé, par ailleurs » de très grave et inquiétante » dans la mesure où » elle porte atteinte gravement à la liberté de conscience et d’action. »
Après près d’une heure de rassemblement, une délégation composée de cinq représentants d’étudiants a été reçue par le doyen de la faculté. Ce dernier a déclaré, informent les étudiants, que le problème de sécurité au niveau de la faculté » dépend d’un coordinateur « . Après avoir entendu les doléances et les revendications des étudiants, le responsable de la faculté a promis » de transmettre la requête des étudiants aux responsables concernés. » En outre, un étudiant nous a informés que le doyen de la faculté » a invité les étudiants à éviter toutes formes de manifestations en cette période d’examens. » A signaler aussi qu’une pétition a été lancée par le comité autonome. Les revendications se résument aux » respect des libertés individuelles des étudiants, le départ immédiat des responsables de la sécurité et à l’arrêt des intimidations et harcèlements contre les étudiants. »
De leur coté, les étudiants déterminés à en découdre avec ces pratiques répressives, prévoient d’autres actions pour les jours à venir.
Les étudiants que nous avons rencontrés ont tenu à souligner que » la faculté des sciences sociales de Bouzaréah est devenue un nid de voyous et autres bandits « , sans toutefois » voir les responsables de sécurité bouger le petit doigt. »
Mohamed Mouloudj