“L’Olivier de Makouda” un témoignage plein de modestie et d’humilité

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“C’est un homme de clairvoyance, de conscience, de courage et de modestie. Qualités rares mais qu’exigeait en fait son appartenance à ce qu’il appelle des “babouches noires”, c’est-à-dire de ces Européens qui avaient choisi quelles que soient les conséquences” de se placer aux côtés des Algériens en lutte pour leur dignité et leur indépendance. Ces mots d’Henri Alleg écrits dans l’avant-propos nous renseignent suffisamment sur le militant que fut Christian Buono.

En dépit de l’humilité et de la modestie qui caractérise globalement le récit, on sent à travers les mots combien était grande la souffrance de l’auteur pour ses choix politiques. “Que tu es con! Comment tu as une famille, une femme institutrice, une auto et un frigidaire… et tu travailles pour les Arabes?” Cette phrase que lui a lancée l’inspecteur qui est venu l’arrêter, suffit à elle seule de décrire la situation inconfortable de ces Français qui ont préféré, pour paraphraser Camus, “la justice plutôt que leur mère”. Militant communiste, faisant partie de ces nombreux Français qui ne voulaient ni être considéré comme des étrangers ni quitter l’Algérie ; c’est tout naturellement qu’il épouse la cause nationale et participe aux côtés des Maurice Audin, son beau-frère, de Henry Alleg, son ami et de biens d’autres encore à la lutte de Libération nationale.

Pour son engagement politique, il va passer deux années dans les geôles de la France coloniale (1957-1959), deux ans dans la clandestinité (1960-1962) et une “éternité” de tourments. Enseignant de profession, à l’indépendance, il participe à la reconstruction du pays jusqu’en 1966, date de son départ en France.

Témoignage authentique, son récit nous raconte dans un style limpide ce que fut le combat des communistes algériens, combat où se mélangent peurs, clandestinité et bravoure. Œuvre de mémoire, sur l’une des pages des plus héroïques de notre pays, “l’Olivier de Makouda” est un livre qui participe modestement à l’écriture de l’histoire de notre révolution.

Boualem B.

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