Le suicide en débat

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Des chiffres effrayants maintiennent par ailleurs la wilaya Béjaïa parmi les plus touchées par le phénomène. Elle a enregistré en 2004, 66 cas, parmi eux 11 femmes et 55 hommes. Ce qui pousse à dire que le suicide touche les deux sexes, mais les hommes beaucoup plus. On dénote aussi 60 adultes et 6 mineurs, car pour les adultes, la plupart, des pères de familles n’acceptent jamais de perdre leur travail, donc sans ressources, ils ont tendance à recourir au geste fatal. Parmi les mineurs, d’aucun n’a pensé un jour que le mal atteindra des adolescents.Pour M. Aoussat, en se basant absolument sur le côté religion, il n’a pas cessé de dire que notre religion interdit le suicide. Pour le 2e jour, les médecins, en l’occurrence MM. Azibi, chargé de la prévention à l’hôpital de Sidi-Aich, et Saouti, responsable à la clinique de Chemini, ont expliqué à l’assistance, qui est peu nombreuse d’ailleurs, que les conditions sociales, sont souvent déterminantes dans la vague de suicide qui continue d’enregistrer de nouvelles victimes. Ils ont également soulevé que parmi les causes de suicide, il y a l’échec scolaire, car pour les jeunes, la société tend à valoriser les diplômes ; échecs sentimentaux or pour les suicidaires la vie n’a pas de sens après une déception. M. Azibi a indiqué que le phénomène est la 2e cause après les accidents de la route des décès, et que l’acte est souvent commis en l’absence de repères (société, les parents, l’école…). Pour le conférencier, ce n’est pas la mort que le suicidaire cherche, mais la fin de la souffrance, car il n’y a plus de solutions pour lui. Le phénomène, faut-il le rappeler, touche beaucoup la zone rurale qu’urbaine, or, on constate 56 cas en zones rurales et 10 en zones urbaines, ce qui pousse à songer que celui-ci peut avoir ses spécifiatés régionales qu’il faudrait peut être explorer. Dans la même optique, et selon notre source, la commune de Chemini a enregistré dans l’année en cours plusieurs tentatives de suicide non réussies, et la plupart d’entre-elles sont des femmes. Devant cet état de fait, il faut prévenir et prévoir la récidive, car il ne faut pas perdre de vue qu’une tentative de suicide est un cri de détresse profond, et qu’une tentative peut en cacher une autre, et peut être mortelle, cette fois-ci. Côté préventif, M. Azibi a insisté sur la communication et l’écoute d’abord au sein de la famille, et que l’individu doit s’imposer et s’informer (sport, peinture…).

Salah Benreguia

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