Bien que l’opération de recensement soit terminée depuis plus de trois semaines, les agents l’ayant menée à terme attendent toujours d’être payés. Pourtant, on leur avait bien signifié au départ qu’ils seraient régularisés dès que le travail serait achevé. La plupart des jeunes recrutés dans ce cadre sont des étudiants ou des diplômés sans travail qui ont trouvé là une occasion inespérée de gagner un peu d’argent. Leurs besoins à cet âge-là sont énormes vu les dépenses auxquelles ils doivent faire face ne serait-ce que pour le café quotidien entre amis. Dans leur situation un pécule de seize mille (16000) dinars n’est pas négligeable. “L’Etat avait dégagé les fonds nécessaires au RGPH bien avant son lancement. Puisque l’argent existe, nous ne voyons aucune raison d’attendre plus longtemps pour qu’on nous paie”, nous confie, inquiet, un agent qui a eu des difficultés à se faire payer suite à une omission lors de l’opération de 1998. Les administrations seraient-elles devenues toutes de mauvaises payeuses ? On serait tenté de le croire si l’on se réfère aux différentes réclamations des citoyens exerçant dans la Fonction publique qui ne cessent de se plaindre de leurs employeurs. Les administrés sont réduits à mendier leur dû qu’ils ne recevront dans le meilleur des cas qu’au bout de deux à cinq ans. Les travailleurs du secteur de l’éducation en savent quelque chose, eux dont les retards de paiement, de rappels et autres primes traînent d’année en année. Les recenseurs craignent de se retrouver dans cette situation. Qui a dit : “Tout travail mérite salaire” ?
A. O. T.
