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L’aménagement urbain bute sur les constructions illicites

Sans foi ni loi, ils élèvent des bâtisses n’importe comment sans aucun respect des règles d’urbanisme, étouffant chaque jour davantage une ville qui possède toutes les caractéristiques et atouts d’une ville touristique ; hélas ! Par la seule bêtise humaine elle est condamnée à n’être qu’un gros faubourg hideux, sans aucun charme ni possibilité de lui donner le visage d’une ville digne de l’emplacement qu’elle occupe. Ceux des habitants qui attendent avec impatience l’aménagement urbain et les responsables locaux qui l’ont annoncé en « grande pompe » ont vite déchanté : des cités entières à l’exemple de celle dite « Thaidha », ne peuvent bénéficier de cette indispensable commodité, et cela à cause de la disparition des voiries, dévorées par les constructions illicites. C’est à croire que ce chef-lieu de commune vit en marge des lois de la République. Où étaient passés les services de l’urbanisme durant toutes ces années vu que certaines de ces constructions illicites présentent l’aspect de vieilles bâtisses ?

Une source proche de l’APC affirme que plusieurs opérations de recensement de ces constructions illicites ont été effectuées sans que cela n’ait été suivi d’effet, un mutisme qui a abouti à un désastre insoluble. Dans ces cités le moindre incendie prendrait des proportions dramatiques en raison de l’absence de voies d’accès pour les secouristes, c’est à peine si une piste de 1,5 m par endroit permet d’accéder aux habitations situées au centre de ces cités. Comment a-t-on pu laisser faire ces énergumènes qui se sont « auto-condamnés » transformant ces cités en « souricières » pour leurs propres familles ? Où étaient les autorités locales pendant que s’élevaient ces habitations dont certaines comportent plusieurs étages ? Il faut agir et vite pour sauver ce qui peut l’être.

L’absence de réaction des autorités durant toutes ces années a encouragé la profusion des constructions illicites et qui vont continuer sur le même rythme tant que l’on ne se décide pas à sévir. Mais qui doit sévir ? Les élus locaux « possédés par la fièvre du populisme » ou les services de l’urbanisme ? La responsabilité étant partagée, ils se rejettent la balle et « s’en lavent les mains ». Qu’en sera-t-il de cette ville dans une dizaines d’années ? Le phénomène de ces constructions « hors normes » connaîtra sans nul doute le même sort que celui du foncier urbain dont aucun élu n’a osé déterrer le dossier depuis 1962 et qui est à l’origine d’un puissant frein à tout programme de développement de cette localité, et pourtant de nombreux propriétaires de ces terrains inclus dans le périmètre urbain ne demandent que les indemnités réglementaires. Une solution doit obligatoirement être dégagée un jour à propos de ces terrains et le plus tôt sera le mieux pour tout le monde, sachant que les propriétaires ne tirent aucun bénéfice car ne pouvant les exploiter et l’APC durement entravée par la “situation juridique” de ces espaces qu’elle ne peut ni aménager ni utiliser pour plusieurs projets en souffrance, et qui ne peuvent être lancés en raison du manque de « terrains à bâtir ». Et comment, sachant que le siège de l’APC lui-même est une construction illicite puisque son terrain d’assiette appartient au domaine forestier.

Omar Soualah

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