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“Cela est inacceptable et dramatique”

La Dépêche de Kabylie : Beaucoup de nos artistes sont réduits à la misères. Les derniers en date sont Djamel Chir et Méziane Rachid, qui lancent des appels de détresse pour une aide. Pourquoi nos artistes souffrent-ils ainsi ?

Hacene Ahrès : Les cas de Djamel Chir et de Méziane Rachid sont ceux que l’on a vu dans la presse. Malheureusement, il y a beaucoup d’artistes qui souffrent comme eux : à l’image de Chérifa et de Djamila …

Elles ont bravé des tas d’obstacles et se retrouvent aujourd’hui réduites à la misère, cela est inacceptable et dramatique.

Justement à quoi est due cette situation, selon vous ?

Peut-être que le métier est ingrat. Mais il faut dire que même les gens sont ingrats. Je dis cela parce que le public doit suivre les artistes.

Ils ont beau participé aux spectacles, et dans la majorité des cas, les spectacles sont donné bénévolement, mais dès que l’artistes disparaît, le public l’oublie et ne se soucie guère de lui. Pour ce qui des chanteurs kabyles, il faut signaler qu’ils sont à l’avant-garde. Si j’évoque mon cas je dirais que j’ai donné plus de 50% de mes spectacles gratuitement.

Nos artistes sont souvent sollicités pour les galas de solidarité et autres manifestations… Aujourd’hui, on invite des artistes étrangers- cela sans être contre qui que ce soit-que l’on paie à coups de milliards, alors que nos artistes pataugent dans une indifférence totale. Il faut le souligner.

Selon vous, quel est le remède à cette situation, notamment devant le vide juridique qui vous accable ?

Tous nos droits sont bafoués. Nos carrières sont vendues sur les trottoirs des villes dans un seul CD et cela sans que personne, je veux dire la force publique ne daigne bouger le petit doigt. Il faut ajouter aussi, l’encouragement de la médiocrité. On remarque que de jeunes adolescents en pleine crise prennent les devants de la scène alors que les grands artistes sont jetés aux oubliettes. L’artiste algérien n’a toujours pas de statut.

Sans un statut clair et net, notre métier reste non reconnu par les pouvoirs publics et le problème réside justement là.

Ajoutant à cela, les droits d’auteurs bâillonnés et surtout le manque de communication. Je dirai aussi que la presse doit s’intéresser à cette question. Sans une communication fiable, le problème demeurera.

Propos recueillis par M. Mouloudj

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