Site icon La Dépêche de Kabylie

4 000 inscrits au conseil de l’Ordre

La profession d’architecte n’est pas aussi facile qu’on le croit puisque la corporation est marginalisée. Ce qui est révélateur de l’absence d’intérêt accordé par les pouvoirs politiques. Il revient donc aux architectes de se mobiliser pour leurs droits mais aussi leurs devoirs.

C’est dans cet objectif que ces deux journées-débat ont été organisées à l’hôtel Royal de Béjaïa. Nous apprenons que 4 000 architectes sont inscrits au conseil de l’Ordre dont la moitié d’entre-eux chôme.

Ce chiffre est vraiment insignifiant par rapport à la demande.

De plus, les membres de l’Ordre des architectes demandent à intégrer les architectes de l’administration et de l’enseignement afin qu’ils participent à la réflexion architecturale de l’Ordre : “Leur exclusion est anormale”. Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que l’environnement actuel n’est pas favorable aux architectes, car, pour le moment, ces derniers ne sont considérés que du côté technique alors que le côté artistique est “ignoré”. Pour cela, les architectes demandent à définir leur rôle social et à réussir les programmes de la formation : “Nous n’avons pas à fuir nos responsabilités. Même si pour le moment, nous ne pouvons pas être à la hauteur, nous devons assumer” nous dira-t-on lors du point de presse.

En effet, actuellement, “l’architecte ne fait que de la prestation de service.” Concernant le fait que les instruments de l’urbanisme ne soient pas utilisés, nos architectes se demandent si les architectes ne savent pas les utiliser ou si c’est dû à l’absence de l’autorité de l’Etats.

Concernant la situation actuelle des architectes, avant la “désillusion”, la conjoncture avait, dans un premier temps, suscité intérêt, espoir et promptitude. En effet, jamais l’Algérie ne s’est retrouvée devant autant de besoins en moyens d’études, de réalisation, de maîtrise d’ouvrage et de gestion de projet… Et voilà que, tout d’un coup, la triste réalité a eu comme conséquence la grande désillusion au point où certains architectes pensent sérieusement à… changer de métier ! Un véritable paradoxe par rapport à la conjoncture actuelle.

En attendant, c’est l’avenir de nos villes et villages qui est hypothéqué. En effet, l’état des lieux n’est pas réjouissant et révèle même des ambiguïtés qu’il serait urgent de lever, corriger et donner ainsi tout le sens aux textes qui consacrent l’architecture comme étant d’intérêt public. C’est dans ce contexte que sont organisées les journées-débat sur la profession d’architecte et la qualité de la production architecturale des 21 et 22 mai 2008 à Béjaïa.

Enfin, concernant le programme, durant la première journée, deux thèmes ont été débattus, à savoir l’exercice de la profession d’architecture et les repères juridiques et réglementaires, ainsi que l’exercice de la maîtrise d’œuvre et la qualité de la production architecturale. Quant à la journée d’aujourd’hui, jeudi, elle sera consacrée aux travaux en ateliers, au nombre de deux avec les thèmes débattus hier. Ces journées-débat seront clôturées par la lecture des actes et conclusions en plénière.

Tarik Amirouchen

Quitter la version mobile