Le MAK écrit à Bouteflika

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Pour la première fois depuis sa création en 2001, le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie a décidé de saisir symboliquement par écrit le président de la République en lui adressant par courrier une longue correspondance.

C’est la localité d’El Kseur, située à mi-chemin entre Bgayet et Tizi-Ouzou qui a été choisie pour l’envoi de cette missive où sont rappelées les différentes positions du MAK ainsi que sa revendication d’une autonomie régionale.

La correspondance en question a été également envoyée, selon Ferhat Mehenni à l’ONU, l’Union européenne, Human right watch, Amnesty international. Le MAK propose a la fin de sa requête la reconnaissance par l’Etat algérien du peuple kabyle et l’application d’un statut d’autonomie pour la Kabylie.

Le MAK suggère par ailleurs la tenue le plus tôt possible d’un référendum précédé d’un débat dans tous les villages et cités de la région. Le MAK estime que pour tout démocrate, le verdict des urnes est la seule façon de connaître la volonté d’un peuple. Le mouvement de Ferhat Mehenni souligne qu’il est vital d’éviter l’usage de la force et les dérives de la violence pour résoudre dans le sens des droits reconnus à chaque peuple la question kabyle. Ferhat Mehenni précise qu’il faut profiter de cette période de calme en Kabylie car en période de crise, “les négociations sont tributaires d’un rapport de force déséquilibré qui lèse l’une des deux parties.”

“C’est maintenant qu’il y a une accalmie relative en Kabylie que le pouvoir devrait faire preuve de sens de valeur et de responsabilité en acceptant cette main tendue pour une solution de raison”, conclut Ferhat Mehenni entouré de quelques militants du MAK dont Saïd Laimchi, représentant du MAK en Algérie.

“Je réside en France par mesure de sécurité”

“Il n’y a que moi qui réside à l’étranger, les militants du MAK, eux, résident en Algérie”, c’est ce qu’a répondu Ferhat Meheni, lorsqu’il fut interpellé s’il n’y avait pas de contradiction à revendiquer l’autonomie de la Kabylie tout en résidant en France. Le responsable du MAK a affirmé que cette question ne le fâchait pas mais elle l’attristait.

Il rappellera que quand le Congrès de la Soummam a eu lieu en 1956, Ben Bella résidait au Caire, ce qui l’a empêché d’y prendre part. “Mais personne ne lui a fait de reproche”. Ferhat Mehenni explique que le fait de résider à l’étranger est dû à la situation sécuritaire dégradée en Algérie. “Je ne veux pas constituer une cible”, souligne-t-il avant d’enchaîner que le fait de résider en France, n’enlève en rien à la démarche de la revendication d’autonomie.

Aomar Mohellebi

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